Les exploitants qui ne respectent pas le critère de diversité des cultures à cause des aléas climatiques ayant eu lieu fin 2019 début 2020 peuvent solliciter la DDTM afin d’obtenir une dérogation sur ce critère.
Dans le cadre de la PAC 2020, chaque agriculteur se doit de respecter plusieurs critères pour bénéficier du paiement vert. L’un de ses critères est la diversité des cultures, c’est-à-dire, avoir au moins 3 cultures différentes en dehors des prairies et cultures permanentes, les vignes, etc. qui ne sont pas éligibles. Fin d’année 2019 et début 2020, la météo exceptionnelle a empêché le semis des cultures d’hiver et/ou les a détruites. Cultures qui étaient comptabilisées pour la campagne PAC 2020 et n’ont pas plus être ressemées ou remplacées.
Les exploitants concernés par ce non-respect de la diversité du fait des aléas climatiques peuvent faire une demande de dérogation à la DDTM. Les demandes sont à envoyer avant le8 juillet 2020.
La demande se fait sous forme de courrier et doit contenir les éléments suivants :
Les parcelles concernées
Les cultures initialement prévues entre le 15/10 et le 15/03 ou détruites sur ces parcelles
Les raisons pour lesquelles elles n’ont pas pu être (ré)implantées (conditions pédoclimatiques, topologie du terrain, photographies des parcelles, semences, etc.)
C’est à l’exploitant d’apporter la preuve qu’il ne pouvait pas éviter les dégâts et que la mise en conformité n’était pas possible.
Attention : Les parcelles concernées doivent avoir un couvert admissible déclaré à la PAC.
Les demandes sont à adresser avant le 08 juillet 2020 :
Les floraisons des blés s’entament ou se poursuivent selon les situations et les dates de semis. Le contexte météo de cette semaine est favorable au blé et permet de limiter les maladies.
Pour les blés tendres, un fongicide à DFE a déjà dû être réalisé avant les pluies, ce qui devrait être suffisant pour la fin de cycle si le temps ensoleillé se poursuit. dans les cas où il n’y a pas eu de traitement parce que la situation le permettait, la surveillance reste de mise pour les maladies de fin de cucle comme la rouille brune (Var sensible : Filon, Cellule, Nemo, Mutic…).
Pour les blés durs qui entrent en fleurs, un traitement anti-fusariose reste à envisager dans certains cas bien qu’il y ait du beau temps. Des essais dans le marais, démontrent que ce fongicide est majoritairement rentabilisé même en période sèche. Le traitement à floraison permet aussi de protéger contre les rouilles de fin de cycle et peut faire un relai septoriose dans les parcelles les plus à risque.
Pour toute question ou demande sur ce sujet, n’hésitez pas à contacter nos spécialistes en agronomie au 06 44 22 54 57 ou à agronomie@85.cerfrance.fr.
Les bonnes nouvelles viennent des marchés internationaux
Depuis 2 mois, l’inquiétude face à l’épidémie déclenche un réflexe de stockage des denrées de base. En France, les consommateurs se sont d’abord rués vers les pâtes, puis vers la farine. A une autre échelle, des pays importateurs, tels que l’Algérie ou l’Égypte, ont multiplié leurs achats de blé. D’importants exportateurs ont plafonné leurs sorties, notamment la Russie et l’Ukraine. Ces mouvements ont mis les marchés sous tension, les cours mondiaux montent depuis mi-mars, retrouvant leur niveau de mi-janvier. La compétitivité du blé français s’améliore et lui permet de très belles performances à l’export (+23% / N-1).
Cependant, le débouché panification est très impacté par la fermeture de la RHD
Ainsi, le débouché panification est révisé à la baisse de 6% sur l’année, du fait de la chute de la demande en boulangerie artisanale et industrielle. Ce segment pèse 90% des ventes de farine. Sa diminution ne pourra que partiellement être compensée par les efforts des meuniers pour réallouer les volumes vers la demande en farine des consommateurs. Faute de chaîne d’ensachage ou confrontés à des difficultés dans l’approvisionnement en sachets de 1 kg et à la saturation de leur outil, ils proposent souvent des conditionnements de 5, 10, voire 25 kg en grande surface.
L’orge
La bonne nouvelle ne concerne que l’orge fourragère
Les exportations de grain sont dynamiques (+ 20 % / N-1), avec une bonne tenue du débouché fourrager et une demande accrue des pays tiers. L’utilisation française en alimentation animale se maintient.
Mais l’orge de brasserie est mise en difficulté par les conséquences du confinement
La fermeture des bars, restaurants, et l’annulation des événements sportifs et des festivals font chuter drastiquement la consommation de bière et entraîne la chute des volumes transformés en malt pour le marché national et l’export (respectivement -7% et -4% / N-1). Le marché, déjà attentiste avant la crise sanitaire, se maintient à un bas niveau.
Les stocks d’orge et de bière sont importants. L’Association des brasseurs de France évalue à 10 millions de litres les stocks, dont la majorité devra être détruite. En effet, la bière en fut à une durée de conservation de seulement 6 mois. Restent les stocks d’orge dont les perspectives de valeur sont sombres.
Perspectives
Si certains brasseurs ont réagi en développant de nouveaux segments (bières bouteilles en grande surface ou vente directe), cette crise fera sans doute disparaître des centaines de brasseries, surtout parmi les plus récentes (60% des 2 000 brasseries françaises ont moins de 3 ans).
Le colza
La bonne nouvelle vient de la demande en tourteau non-OGM
La chute du cours du pétrole liée au confinement généralisé entraîne une baisse spectaculaire des cours mondiaux des matières premières liées au prix de l’énergie (maïs, sucre, huiles végétales). En dépit de la perte de débouché en biocarburant, la graine de colza française est épargnée par la crise grâce à la demande soutenue en tourteau non-OGM et à une offre minorée depuis plusieurs années. Dans l’attente d’une récolte européenne faible en 2021 et d’une demande en alimentation animale et humaine soutenue, le marché du colza, ou du moins ce qu’il en reste, tire assez bien son épingle du jeu : après avoir connu une chute de presque 50 €/t en un mois avec le pétrole, les cours se sont repris.
Le maïs
Mauvaise nouvelle, même si elle est tempérée par la demande fourragère
Le prix du maïs français, compétitif face au blé tendre, est maintenu par les importantes demandes fourragères française et européenne. Il baisse dans le sillage de la chute de consommation des biocarburants, mais nettement moins que le maïs américain.
À la suite des difficultés rencontrées à l’automne et au printemps pour semer les autres cultures, le maïs a parfois été l’ultime recours. Cela explique en partie que la surface emblavée ait augmenté de 11% sur cette campagne. La hausse de production risque de peser sur les cours.
Ne pouvant compter sur le soutien de la demande mondiale en carburant, la rentabilité de la culture semble bien difficile à atteindre cette année.
La demande de dérogation pour épandage d’effluents de type II (lisier) sur prairies de plus de 6 mois doit être faite avant le 1er février 2020.
La pluviométrie peut conduire à un risque de voir les fosses
arriver en limite de capacité avant le début des périodes autorisées par le
calendrier des périodes d’épandage du programme d’action nitrates. Si tel est
le cas et que vous êtes amenés à épandre des effluents de type II (lisier)
avant le 1er février 2020, une demande est à adresser à la
DDTM.
La demande sera examinée au cas par cas, en remplissant et en transmettant à la DDTM, de préférences par messagerie électronique, la déclaration ci-dessous :
Certaines parcelles n’ont pas pu être semées fin 2019, laissant les sols nus, situation contraire à l’obligation de couverture en période d’interculture longue. Que faire dans ce cas ?
La DDTM a communiqué le 16 janvier de la manière
suivante :
Le principe retenu est de ne pas imposer, à chaque exploitant concerné, l’envoi d’un dossier de demande individuelle à la DDTM. Il doit conserver chez lui les éléments justificatifs nécessaires, à présenter en cas de contrôle. Pour cela, il doit impérativement remplir, dater et signer les 2 documents suivants :
Celui-ci décrit notamment les difficultés rencontrées (portance du sol, manque de temps durant les fenêtres météo au regard des surfaces à semer, matériel en CUMA à partager etc.)
Ces documents doivent impérativement être accompagnés de documents justificatifs :
assolement prévisionnel du plan de fumure (campagne 2019/2020) montrant quelles cultures étaient envisagées sur les parcelles qui n’ont pu être semées
au moins une photographie explicite des parcelles considérées impraticables
C’est bien l’ensemble de ces pièces qui constituent un dossier complet de demande de dérogation recevable.
Par ailleurs, l’assolement étant bouleversé, pensez bien, au moment de la prochaine déclaration PAC 2020, à vérifier le critère de diversité des cultures à respecter pour percevoir le paiement vert.
Les pluies de cet automne abondantes et régulières ont réduit les fenêtres de semis de céréales. Selon les secteurs géographiques, les surfaces prévues sont partiellement semées et ce qui est en terre n’est pas pour autant réussi. Les assolements vont évoluer.
Un automne humide
L’arrivée de l’automne a été marquée par des pluies continues, avec un cumul de précipitations supérieur aux normales saisonnières : 300 mm du 20 septembre au 10 novembre, soit le double de la normale. Les semis ont pu se dérouler en conditions correctes sur des sols peu travaillés qui ont donc gardé davantage de capacité à ressuyer. Dans d’autres cas, la charrue a permis de semer malgré des conditions de sols limitantes. Les fenêtres météo se sont résumées à quelques jours autour du 25 octobre et du 20 novembre.
Les surfaces semées sont très variables selon les zones géographiques. En bocage, notamment sur le littoral seulement 50% des semis prévus sont réalisés. Ces semis réalisés en sols limoneux sont fragiles car la pluie et l’utilisation de la herse rotative ont conduit à des battances pénalisant fortement la levée :
Il est trop tôt pour estimer précisément les pertes, mais les objectifs de rendements sont à prévoir à la baisse. En zone de marais et de plaine, les semis de blé tendre et d’orge non terminés sont toujours possibles jusqu’au 15 décembre sans changer de stratégie. Les doses de semis sont à moduler à la hausse : +15% à 30% par rapport à la dose initialement prévue au 1er novembre.
Adapter mon assolement
La stratégie est à revoir à partir de janvier, ce qui risque de se produire car les prévisions repartent à la pluie jusqu’au 15 décembre. Dans ces conditions, il faudra choisir des variétés de blé tendre plus précoces et ½ alternatives. Pour l’orge, il faudra opter pour des variétés de printemps. A noter, les choix de variétés de blés durs ne sont pas à changer. Cependant, les options précédentes sont possibles en sols sains. En sols hydromorphes, les semis de céréales étant inenvisageables suite aux excès d’eau, l’assolement devra évoluer plus radicalement avec deux cas de figures.
En système céréalier, partir sur
un maïs (irrigué de préférence) ou un tournesol qui est une bonne tête
d’assolement. En situation d’irrigation limitante, le tournesol est une bonne
alternative car il nécessite moins d’eau que le maïs et son irrigation est
globalement terminée en août, le mois le plus restrictif en eau.
En systèmes d’élevage, la culture de printemps classique remplaçant les céréales est le maïs vendu ou stocké pour le troupeau. Une seconde alternative, qui donne plus d’autonomie dans l’alimentation du troupeau, est la production de fourrages riches en protéines avec une dérobée de trèfles annuels (trèfle d’Alexandrie, trèfle Incarnat…) quitte à planifier la récolte du maïs restant sous une forme plus concentrée en énergie que l’ensilage habituel.
La tendance à la libéralisation des marchés a marqué les dernières décennies. L’Union Européenne poursuit cette tendance avec les accords du CETA et du Mercosur, où toutefois l’enjeu se focalise clairement autour des normes sur les modes de production. Prélude à une nouvelle conception en matière d’échange ? Nous voyons de grands pays agricoles, qui ont tout à gagner à la liberté des échanges, conduire des politiques qui évoluent vers moins de libéralisme : le cas des USA à ce titre est majeur et le blocage des instances de l’OMC ne va faire qu’accentuer le phénomène. Les grands pays d’Asie, quant à eux, prennent conscience que les produits agricoles doivent avoir un traitement à part dans la mondialisation. Les pays importateurs du Maghreb freinent leur ouverture aux pays de la Mer Noire car ils craignent d’être dépendants de zones dont ils connaissent mal les enjeux. On entend à nouveau parler de contrats étatiques qui engageraient des qualités et des volumes pour limiter les fluctuations de prix au consommateur.
Le revenu disponible moyen 2018 reste limité pour les systèmes céréaliers. Par contre, il existe de nombreuses disparités en fonction du secteur d’exploitation (marais, plaine, bocage), du potentiel agronomique ou encore de la dimension / UTH.
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Le livre blanc « Références agricoles » est rédigé par nos conseillers Cerfrance spécialisés en agriculture, il a pour objet de vous présenter l’analyse et les perspectives des différents filières agricoles : production laitière,production caprine, production porcine, aviculture, cuniculture et les grandes cultures.
Après une année 2016 compliquée suite à une chute des rendements et des problèmes de qualité en céréales à paille dans un contexte marché difficile, les revenus des céréaliers vendéens s’améliorent en 2017 et ceci malgré des prix de vente inférieurs.
En effet, les rendements des céréales sur la campagne 2017 reviennent au niveau de la moyenne quinquennale et ceux concernant les oléagineux sont supérieurs. Exemple avec les rendements du blé tendre en bocage qui augmentent de 10 q / ha pour se situer à 69 q / ha et ceux du colza de 5 q / ha pour se situer à 37 q / ha. D’autre part, les intrants diminuent d’une cinquantaine d’euros / ha, principalement la charge d’engrais du fait du prix.
Dans ce contexte, la marge brute sur les cultures de vente progresse en moyenne de 150 € / ha.
Quant aux charges de structure, elles continuent leur évolution à la baisse. Il y a des phénomènes mécaniques. Les cotisations sociales 2017 sont impactées par les bas revenus 2016. Les charges de carburant ont aussi diminué depuis 2016 du fait du prix. Elles évoluent à la baisse compte tenu aussi des choix des exploitants, notamment par une politique d’investissement ralentie, même avec l’avantage fiscal du suramortissement. Entre 2013 et 2017, on devrait constater une baisse de près de 100 € / ha.
L’évolution des marges est légèrement différente selon les secteurs de la Vendée et encore une fois les rendements sont relativement hétérogènes selon le potentiel agronomique, l’itinéraire cultural et les conditions climatiques locales. Au niveau du bocage, les bons rendements en blé tendre, et les très bons en oléagineux au regard des moyennes quinquennales confortent la marge des cultures. Pour la plaine, si le blé dur et le maïs grain retrouvent des rendements dans la moyenne, il manque encore quelques quintaux pour le blé tendre. Quant au marais, les marges du blé dur et du tournesol s’améliorent grâce à de bons rendements.
Dans ces conditions, les ressources financières des céréaliers vendéens au travers de l’EBE se confortent par rapport à l’année passée. Le niveau d’EBE devrait progresser d’environ 150 € / ha entre 2016 et 2017. Au final, les tendances d’EBE / UTH sont les suivantes :
30 000 € à 35 000 € Bocage
35 000 € à 40 000 € Plaine non irrigants
45 000 € à 50 000 € Plaine irrigants
65 000 € à 70 000 € Marais
Ils sont néanmoins inférieurs aux moyennes quinquennales 2012/2016 qui restent à pondérer compte tenu du très bon niveau de 2012.
Ces évolutions de revenus sont donc liées aux meilleurs rendements et à la contraction des charges. Les prix de vente sont en diminution du fait d’une récolte mondiale abondante, la production russe pèse sur le prix des blés, et les productions américaines, brésiliennes, et argentines pèsent sur celui du maïs. L’appréciation de l’ €/$ pénalise la compétitivité des céréales françaises et impacte d’environ 15 à 20 € / t les prix du blé tendre et du maïs par rapport à l’an dernier et environ 30 € / t pour le blé dur.
S’il y a eu quelques opportunités un peu plus intéressantes début juillet 2017, depuis les prix sont en diminution et relativement bas. Dans ce contexte de prix, plusieurs éléments amènent les exploitants à s’interroger sur la stratégie à adopter :
• les rendements sur les cultures conventionnelles stagnent depuis plusieurs années,
• les cultures conventionnelles à forte valeur ajoutée, exemple avec le maïs semence, sont moins faciles d’accès,
• le prix des reprises des exploitations reste important.
…tout ceci dans un contexte d’une concurrence mondiale accrue, d’un climat changeant, d’une réglementation environnementale qui se durcit, notamment au travers des récentes discussions sur le glyphosate. La future PAC approche à grands pas et l’interrogation porte sur le futur niveau des aides.
C’est pourquoi un certain nombre d’exploitants ont pris la décision de se convertir à l’agriculture biologique au regard des prix proposés et de l’opportunité de contractualiser des prix mini sur 5 ans. Pour ceux qui restent en conventionnel, chez certains, il existe encore des marges de manœuvre au travers de l’itinéraire culturale et de la cohérence intrants / potentiel de rendement, de la réduction des frais de mécanisation avec la mise en place de partenariats.
Chacun au sein de son entreprise doit prendre en compte ces éléments et définir une stratégie pour les années à venir, stratégie propre à chacun compte tenu de ses objectifs et de la structure de l’entreprise.
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