Retrouvez ici l’analyse économique de nos experts et les perspectives de l’aviculture pour les années à venir.
Les volailles connaissent un fort engouement en France, étant la seule viande à avoir vu sa consommation augmenter en 2023, avec une hausse de 3,6 % par rapport à 2022. Chaque habitant a consommé en moyenne 28,8 kg au cours de l’année (2ème viande la plus consommée en France derrière la viande de porc). Pour répondre à cette demande, la filière a déployé tous ses efforts pour relancer la production après plus de deux ans d’influenza aviaire, réussissant ainsi à augmenter sa production de 2 % en 2023. Cependant, elle fait face à une concurrence croissante d’importations à bas coût, qui ont progressé de 3,2 % par rapport à 2022. Les poulets, qui constituent près de 80 % des volailles consommées en France, sont particulièrement impactés par l’afflux massif de volailles. En 2023, 50 % des poulets consommés en France étaient encore importés.
Une demande croissante des consommateurs dans un contexte de hausse des prix
Malgré une inflation persistante sur les produits alimentaires, les volailles ont su se distinguer des viandes porcines, bovines et ovines qui ont vu leur consommation diminuer. Selon les indices des prix à la consommation de l’INSEE, l’indice des viandes a augmenté de 10,8 %, tandis que celui des volailles a progressé de 8,9 %. Cependant, il convient de nuancer ce dynamisme de consommation, car il est principalement attribuable à la viande de poulet, qui a crû de 3,1 %. En revanche, la consommation de viande de dinde et de pintade a reculé et la viande de canard, quant à elle, a connu une croissance de 12,4 %, soutenue par un regain de production et d’offre.
Un redressement de la production de volailles dans un contexte post-IAHP sans retrouver le niveau de production antérieure
En 2022, la production de volailles de chair a atteint des niveaux particulièrement bas en raison d’une épizootie d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) inédite affectant l’ensemble de la filière avicole. En 2023, ce secteur a continué d’être impacté par l’IAHP, avec une production ne commençant à se rétablir qu’à partir d’avril, grâce à l’apaisement de l’épizootie et à la levée progressive des restrictions de mise en place. C’est dans ce contexte que la situation des filières avicoles s’est malgré tout améliorée avec des abattages en augmentation de 2 %, mais qui restent en deça de la moyenne quinquennale des années 2018 à 2022.
Les filières Label Rouge et Bio, quant à elles, subissent l’arbitrage des consommateurs français qui ont tendance à se détourner des produits plus onéreux et à se diriger vers des produits standards qui montent en gamme. Les mises en place de volailles Label Rouge ont baissé de 5 % sur 2023. Quant au bio la production a reculé de 14 % par rapport à 2022.
Forte diminution du coût des matières premières pour l’alimentation des volailles
Le premier semestre de 2022 a été marqué par une augmentation sans précédent des prix des céréales et des tourteaux, en raison du conflit entre l’Ukraine et la Russie. Cette tension sur les prix a progressivement diminué au second semestre 2022. En 2023, les prix ont significativement baissé, grâce à une offre mondiale abondante. Toutefois, il est important de nuancer cette baisse, car les prix demeurent supérieurs à ceux de 2021, restant élevés dans un contexte de forte demande et d’aléas climatiques.
Des exportations françaises de viandes de volaille en baisse
Les exportations françaises de viandes et préparations de volaille ont diminué de 5,8 %, malgré un contexte de reprise de la production par rapport à 2022 et plus particulièrement vers l’UE.
Des importations en hausse dans un contexte de consommation croissante
L’année 2023 a été caractérisée par une reprise progressive de la production, ce qui a quelque peu atténué l’augmentation des importations. Cependant, le déficit global des échanges de viande de volaille s’est à nouveau détérioré, tant en volume (- 447,7 ktec) qu’en valeur (- 1,2 milliard d’euros).
Retrouvez ci-dessous l’analyse économique de nos experts et les perspectives de la filière avicole pour les années à venir.
L’analyse économique 2022 de l’aviculture
La filière volaille a fait face en 2022 à la plus grosse crise sanitaire de son histoire avec l’épidémie d’influenza aviaire. Sur le département, ce sont plus de 600 exploitations touchées par le virus et plus de 1 000 qui ont été contraintes à une période de non production de plusieurs mois. L’ensemble des résultats de la filière se trouvent ci-dessous :
Le dispositif de demandes d’acomptes lié aux vides sanitaires est ouvert.
Les demandes d’acomptes sont à déposer avant le vendredi 9 septembre à 14h sur le site France Agrimer via le lien ICI.
« Une enveloppe de 100 millions d’euros est ouverte pour ce dispositif. En cas de dépassement de l’enveloppe, un taux de réduction (stabilisateur) sera appliqué. »
Comment est calculée l’avance ?
» L’avance sera calculée sur les deux activités palmipèdes et/ou gallinacées distinctement et versée en une seule fois.
Le montant correspond, pour chaque type de volailles (palmipèdes, gallinacées) à 50% du montant de l’estimation de perte de marge brute réelle due à la période de vide subi par l’éleveur sur l’activité, en raison des restrictions sanitaires et des difficultés de remise en place du fait de l’épisode d’influenza aviaire 2021-2022.
Cette perte de marge brute réelle est estimée par rapport à la même période de référence 2019 et est déclarée sur l’honneur par l’éleveur.
« Le montant maximum de pertes prévisionnelles admissibles à l’avance est établi à 40 000 € pour chaque type de volailles (palmipèdes, gallinacés). »*
* source France AgriMer
Pour vous aider dans vos calculs, France AgriMer met à votre disposition un fichier Excel avec des marges brutes forfaitaires : ICI
Attention : Ne sont pas éligibles les éleveurs de cheptel reproducteur de volailles
Face à l’épidémie de grippe aviaire qui sévit actuellement et qui impacte un très grand nombre d’exploitations agricoles et d’entreprises, vous êtes nombreux à vous interroger sur le dispositif de l’activité partielle (« chômage partiel ») pour vos salariés.
Le principe de l’activité partielle
L’activité partielle est un dispositif qui permet à une entreprise confrontée à une baisse temporaire d’activité, de faire prendre en charge par l’Etat tout ou partie du coût de la rémunération de ses salariés pour les heures qu’elle ne peut plus leur garantir.
L’activité partielle peut être mise en place pour tous les salariés, qu’ils soient en CDI ou en CDD, à temps plein ou temps partiel, ainsi que pour les apprentis.
Pour chacune des heures qui seront chômées :
le salarié percevra de l’entreprise une indemnité dont le montant est calculé sur la base de sa rémunération, avec un minimum de 8,37 € / heure,
l’entreprise percevra quant à elle une indemnisation par l’Etat, calculée également sur la base de la rémunération du salarié mais selon un autre taux, avec un minimum de 7,53 € / heure.
Les démarches pour bénéficier de l’activité partielle
Pour bénéficier du dispositif, l’entreprise doit faire une demande sur le portail de l’activité partielle https://activitepartielle.emploi.gouv.fr/aparts/ , demande qui sera ensuite examinée par les services de l’Etat pour validation.
A cette occasion, vous devrez notamment :
expliquer les raisons qui vous amène à avoir recours à l’activité partielle (notamment si votre entreprise est touchée de manière indirecte),
indiquer la période sur laquelle vous pensez avoir besoin du dispositif,
indiquer le volume d’heures que vous pensez ne pas pouvoir garantir à vos salariés.
Pour ces 2 derniers points, dans la mesure où il est difficile de prévoir à l’avance quel sera réellement le besoin, nous vous conseillons de demander le bénéfice du dispositif pour la période la plus longue possible et le nombre d’heures maximum.
Ensuite, chaque fin de mois, vous irez déclarer les heures qui auront été réellement chômées pour bénéficier de leur remboursement.
Les 2 dispositifs d’activité partielle
Avec la crise du COVID, le dispositif de l’activité partielle a été modifié et propose désormais 2 dispositifs différents :
l’activité partielle dite « classique » : AP
et l’activité partielle de longue durée : APLD
L’activité partielle classique
Elle peut être demandée pour une période de 3 mois, renouvelable 1 fois, soit 6 mois au maximum.
Elle doit être demandée au plus tard dans les 30 jours qui suivent le début de la perte d’activité.
La réduction d’activité peut être partielle ou totale (dans le cas où votre salarié ne travaille plus du tout)
Il n’y a aucune démarche particulière à réaliser sauf à en faire la demande sur le site.
L’indemnisation du salarié est de 60% de son salaire brut, soit environ 72% de son salaire net, avec un minimum de 8,37 € par heure chômée.
L’indemnisation de l’entreprise est de 36% de la rémunération, avec un minimum de 7,53 € de l’heure.
NB : Pour un salarié payé au SMIC, il n’y a aucune perte de salaire et le reste à charge pour l’entreprise est de moins d’1 € par heure chômée.
L’activité partielle de longue durée
Elle peut être demandée pour des périodes de 6 mois, renouvelables dans la limite de 24 mois.
La réduction d’activité est limitée à -40% de la durée légale sur la période d’application du dispositif.
Le recours à l’APLD nécessite qu’il y ait préalablement un accord collectif qui en définit les modalités d’application :
Soit un accord d’entreprise conclu avec les salariés et validé par les services de l’inspection du travail,
Soit une décision unilatérale de l’employeur mais uniquement si un accord de branche a été préalablement négocié par les partenaires sociaux et étendu.
L’indemnisation du salarié est de 70% de son salaire brut, soit environ 84% du salaire net, avec un minimum de 8,37 € par heure chômée.
L’indemnisation de l’entreprise est de 60% de la rémunération, avec un minimum de 7,53 € de l’heure.
En contrepartie de l’APLD, l’entreprise prend un engagement de formation et de maintien de l’emploi. Si l’entreprise procède à un licenciement pour motif économique, il lui sera demandé de rembourser les aides perçues.
NB : L’indemnisation de l’employeur au titre de l’APLD, comparée à celle de l’AP, ne sera réellement plus avantageuse que pour les rémunérations supérieures à 12,55 € / heure, du fait des montants minimums versés.
En synthèse
AP
APLD
Durée maximale
6 mois
24 mois
Réduction d’activité maximale
100 %
40 %
Formalités préalables
aucune
accord collectif
Indemnisation du salarié
60% (avec minimum de 8,37 €/h)
70% (avec minimum de 8,37 €/h)
Indemnisation de l’employeur
36% (avec minimum de 7,53 €/h)
60% (avec minimum de 7,53 €/h)
Engagements
aucun
formation & maintien de l’emploi
Nos conseils
A l’heure où nous écrivons cet article, aucun accord de branche n’a encore été publié pour permettre aux éleveurs de demander l’APLD sur la base d’une simple décision unilatérale.
Si des négociations ont été évoquées ou sont peut-être désormais en cours, aucun délai n’a encore été officiellement annoncé.
Dans l’immédiat, nous vous conseillons donc de solliciter le bénéfice de l’activité partielle classique. Il vous sera toujours possible par la suite de changer de régime et de demander le bénéfice de l’APLD.
Par ailleurs, pour les entreprises de secteurs d’activités impactés de manière plus indirecte (transporteurs, transformateurs, vendeurs…), et pour qui il est peu probable que les partenaires sociaux négocient un accord spécifique, ou celles qui ne veulent pas attendre et demander dès à présent l’APLD, il convient alors que vous négociez votre propre accord d’entreprise, et que vous le déposiez auprès des services de la DREETS afin de pouvoir faire ensuite votre demande.
Vous noterez qu’au moment de la saisie de votre demande d’APLD, il vous sera demandé de joindre le fichier informatique de l’accord collectif signé.
Enfin, face aux tensions que nous connaissons sur le marché de l’emploi, il est possible pour les entreprises qui le souhaitent, de garantir la rémunération de leurs salariés à 100% sans perte de salaire et au-delà de l’indemnisation normalement prévue.
Ce complément de rémunération sera traité en paie comme une « prime » et soumis à cotisations sociales.
Depuis le début de l’année 2022, la grippe aviaire frappe les élevages avicoles français et particulièrement les producteurs vendéens. Actuellement, l’ensemble de la filière est paralysée.
Beaucoup de questions se posent :
– Travail à l’extérieur pour les GAEC ?
– Activité partielle pour les salariés ?
– Quelles indemnisations d’abattage ?
– Quand et comment redémarrera l’activité ?
– Quelles indemnisations économiques ?
Pour l’instant, seules les indemnisations d’abattage ont débuté.
Des premiers acomptes sur la perte d’exploitation sont annoncés pour cet été. Les modalités comme les formulaires de demande ou encore la méthode de calcul des acomptes, ne sont pas connues à ce jour.
Certains d’entre vous se posent la question du travail à l’extérieur. Il est important d’être vigilant notamment selon la forme juridique de votre société.
Dans le contexte actuel de la grippe aviaire qui touche notre département, vous êtes nombreux à nous questionner sur les démarches qu’il est possible d’engager à l’égard de vos salariés.
La détection du virus au sein d’un élevage et les mesures qui en découlent, entraînent une réduction de l’activité pour l’entreprise et donc pour les salariés concernés. Cette baisse d’activité sera selon les situations et les besoins de chaque exploitation, plus ou moins rapide et forte.
Notre conseil
Si votre exploitation est malheureusement concernée par cette situation, et que vous employez des salariés sur cette activité, nous vous conseillons de faire sans attendre une demande de prise en charge au titre de l’activité partielle, après avoir informé vos salariés, et, si vous en avez, vos représentants du personnel (CSE).
L’activité partielle : de quoi s’agit-il ?
L’activité partielle est un dispositif qui permet à une entreprise confrontée à une baisse d’activité, de réduire ou suspendre temporairement les heures de travail de ses salariés, et de bénéficier d’une prise en charge par l’État du coût de ces heures non travaillées.
Cette demande peut être faite pour tous vos salariés, qu’ils soient en CDI ou en CDD, à temps complet ou partiel, ainsi que pour vos apprentis.
Durant toute la période où vous bénéficiez du dispositif, vous versez à vos salariés une indemnité pour les heures chômées visant à leur garantir leur rémunération. En parallèle l’État vous indemnise ces heures non travaillées.
En pratique (sous réserve d’éventuelles dispositions prochaines plus favorables) : l’indemnité que vous versez à vos salariés est de 60% de leur salaire brut, soit environ 72% du salaire net, avec un minimum de 8,37 € par heure chômée. Pour votre entreprise, la prise en charge par l’État est de 36% du salaire brut avec un minimum de 7,53 € de l’heure.
A noter qu’il n’y a pas de perte de rémunération pour un salarié payé au SMIC.
Comment demander l’activité partielle ?
Pour bénéficier de ce dispositif, il faut en faire la demande via ce site. Voici 2 notices pour vous aider à :
Vous avez jusqu’à 30 jours à compter des premières heures chômées pour faire cette demande, avec effet rétroactif.
La demande est faite pour une durée de 3 mois maximum, et peut être renouvelée.
Chaque mois, vous devrez déclarer les heures réellement non travaillées par vos salariés afin de bénéficier du remboursement par l’État.
Comment organiser le travail durant l’activité partielle ?
Vous être libre d’organiser le travail en fonction de vos besoins sur l’exploitation.
Ainsi, vous pouvez décider de ne placer qu’une partie de vos salariés en activité partielle, ou bien de leur appliquer une réduction différente de leur temps de travail.
Si certains de vos salariés vous en font la demande, notamment pour éviter de subir une éventuelle perte de salaire, vous pouvez également les mettre en congés payés ou récupération d’heures.
Durant tout le temps où vos salariés sont placés en chômage partiel, ils restent à votre disposition dans le cas où vous auriez besoin de les rappeler.
Puis-je faire travailler mes salariés dans une autre exploitation afin de ne pas les mettre en activité partielle ?
Oui, vous pouvez mettre à disposition vos salariés auprès d’une autre exploitation.
Il conviendra alors de formaliser celle-ci par 2 documents obligatoires :
une convention de mise à disposition signée entre vous et l’autre exploitation,
un avenant au contrat de travail signé avec le salarié.
La facturation entre vos 2 structures se fera sur le coût réel du salarié afin de ne pas générer de bénéfice sur cette mise à disposition.
Et la « prestation de services » ? Si elle est souvent évoquée, il apparait en pratique que les conditions sont rarement satisfaites. Ce n’est donc pas une solution vers laquelle vous tourner.
Puis-je mettre fin au CDD de mon salarié ?
Si vous n’avez plus de travail à fournir à votre salarié, vous pouvez le mettre en activité partielle le temps nécessaire. S’il vous en fait la demande et que vous êtes d’accord, vous pouvez convenir avec lui de réduire la durée prévue au contrat et ainsi de rapprocher le terme du CDD. Cela se fera obligatoirement par un avenant au contrat de travail. Notez que votre salarié bénéficiera des mêmes avantages que si le contrat avait été dès le départ réalisé à la nouvelle date.
Nos conseillers spécialisés Cerfrance Vendée ont réalisé une analyse des résultats technico-économiques 2020 des différentes filières agricoles vendéenne, dont la filière aviculture.
Résultats économiques aviculture
La filière Volailles a dû faire face en 2020 à deux épidémies majeures, le COVID et la grippe Aviaire qui ont eu des conséquences importantes sur la demande et l’offre.
Une baisse des abattages en 2020
La baisse en 2020 / 2019 est de l’ordre de -1.6 % en volume avec des fortes disparités entre les espèces (Poulet + 0.1 %, Dindes + 1.6 %, Canards barbarie : – 15.7 %, Pintades – 14.2 %). Cette baisse est liée à la difficulté des filières de volailles festives (canard barbarie, Pintades).
Tous les résultats de la filières sont ci-dessous :
Une filière volailles dans l’attente d’un retour à la normale sur le front des virus mais qui observe la hausse du coût alimentaire.
La grippe aviaire et le COVID 19 ont eu un impact très important sur la production et le marché de la volaille. Cependant, les perspectives d’un retour progressif à une situation plus normale sont en vue.
Toutefois, la forte hausse du coût alimentaire fragilise la filière qui peine à répercuter la hausse auprès des consommateurs dans un contexte économique fragile.
La Pologne fortement impacté par la grippe aviaire
Suite au confinement dans toute l’Europe, la Pologne a écoulé des stocks de poulets à des prix très bas et a pesé fortement sur le marché. Le Brexit a aussi pénalisé récemment le marché polonais. L’impact très important de la grippe aviaire en Pologne a permis de limiter leur offre et a réduit la pression à court terme.
Le niveau d’importation de volaille par la France a progressé de 5.1 % sur les trois premiers mois de 2021 en volume mais a baissé de 5.1 % en valeur en lien avec la baisse des prix. L’importation en provenance de Pologne a progressé de 23.3 % en volume.
Un niveau de consommation assez stable en ce début d’année pour la filière volailles
Après une année 2020 fortement perturbé par les confinements, le début d’année 2020 a été marqué par une stabilité de la consommation au domicile en France (+ 0.6 %). Le poulet a une bonne dynamique à + 2.3 %. Toutefois, la baisse est très marquée en canard en lien avec une manque de disponibilité suite au abattage massif dans le sud de la France.
Baisse des abattages en France en ce début 2021
Le volume abattu en France baisse de 3 % malgré une hausse de 1 % du poulet. La baisse est toujours très importante en canards barbarie (-10.2 %), canards gras (- 34.6 %) et pintades (- 20.7 %) avec un effet grippe aviaire très marqué suite aux abattages dans le sud de la France. Les mises en place ont aussi été perturbées par un problème d’approvisionnement en canetons. Ceci, suite à l’abattage de lot de reproductrices. La profession espère un retour à une situation normale au niveau des volumes pour le deuxième semestre 2021 en lien avec la mise en place de la vaccination COVID et la reprise de la production dans le sud de la France.
Flambée du coût alimentaire pour la filière volailles
La hausse du coût de l’aliment en Volailles est de l’ordre de + 25 % par rapport à 2020. La contractualisation est forte en volailles et les éleveurs sont peu impactés à court terme par ces hausses. On peut craindre une baisse des contrats si les opérateurs n’arrivent à répercuter ces hausses sur les acheteurs. Le contexte économique et la pression des prix de la volaille importée jouent sur les négociations et sur l’application de la loi EGALIM.
Quelques éléments de résultats des éleveurs vendéens
Les marges poulets sont stables en 2020 avec un niveau de rotation correct mais assez variable selon les opérateurs. Les marges canards sont en baisse en lien avec une forte baisse des rotations en 2020.
Les marges bio se tassent en 2020 de 5 € / m² en 2 ans dans un contexte plus tendu au niveau de l’équilibre offre demande avec la mise en route de nombreux bâtiments. Les marges label sont stables avec des niveaux de rotation corrects pour les opérateurs vendéens.
Les niveaux d’investissement / UTH reste important mais avec moins de projets de bâtiments neufs et un niveau de rénovation encore important (lumière naturelle, isolation).
Flambée du coût alimentaire pour la filière volailles
La variation du coût de l’aliment en Volailles est de l’ordre de + 25 % par rapport à 2020. La contractualisation est forte en volailles et les éleveurs sont peu impactés à court terme. Cependant, on peut craindre une diminution des marges si les opérateurs n’arrivent à répercuter ces hausses sur les acheteurs. Le contexte économique et la pression des prix de la volaille importée jouent sur les négociations et sur l’application de la loi EGALIM.
Flambée du coût de l’énergie et des bâtiments
La hausse du gaz représente aussi un enjeu important pour les éleveurs. Mais certains contrats sont indexés sur les prix du gaz.
Au niveau des futurs investissements, la hausse des coûts de bâtiment peut atteindre 20 % par rapport à 2020. Ceci baisse fortement la rentabilité des projets de bâtiments avec le niveau de marge actuel. Ces coûts sont aussi majorés par la mise en place des fenêtres, de parcours ou de préau pour certaines productions.
La filière est confiante dans son organisation et dans la reconnaissance des produits français par les consommateurs. Mais la forte hausse des coûts de production freine le développement et l’investissement. La reprise des anciens bâtiments est aussi un enjeu fort en particuliers en volailles standards. Ceci, avec une image du métier d’éleveur qui s’est dégradée.
Avec la fusion du PCAE et de la partie bien-être animal et biosécurité du plan de relance, de nouveaux critères et de nouveaux investissements ont été intégrés au cahier des charges de la filière élevage volaille.
Quelle est la nouveauté pour la filière volaille ?
La transparence GAEC est applicable pour la filière volaille sur cet appel à projet.
Investissements Bien-être animal et biosécurité dans le cadre du PCAE élevage volaille
les constructions basse consommation avec lumière naturelle
les constructions neuve SIQO avec formation biosécurité (Signe d’identification de la qualité et de l’origine)
les constructions ou rénovation des élevages plein air avec formation biosécurité
les rénovations structurantes pour les poules pondeuses : jardin d’hiver, volière, ventilation, isolation, etc.
Quelques exemples
Trappes pour l’accès au plein air
Terrassement et grillages de soutien des structures de sol
Transformation de bâtiments d’élevage de poules en cage vers des systèmes alternatifs
Perchoirs, solution de picorage, aménagement de nids, pondoirs
Une filière volailles face à 2 virus et une flambée des matières premières.
La filière Volailles a dû faire face en 2020 à deux épidémies majeures, le COVID et la grippe Aviaire qui ont eu des conséquences importantes sur la demande et l’offre. En ce début d’année 2021, la hausse de près de 20 % du coût de l’aliment a des effets sur les coûts de production et pèse sur les négociations des abattoirs avec les GMS.
Volailles : une année 2020 perturbée
La difficulté des filières de volailles festives (canard barbarie, Pintades) a entraîné une baisse des abattages de 1,6% en 2020.
Les achats à domicile ont fortement progressé sur certains produits pendant les périodes de confinement mais n’a pas compensé la réduction des achats en Restauration Hors Domicile.
Les nombreux foyers dans le sud-Ouest d’influenza aviaire ont entrainé l’abattage de près de 2 Millions de volailles. L’impact fort du virus cet hiver a relancé le débat sur le confinement des animaux et les modes de production.
Le niveau d’exportation a fortement chuté en 2020 (-14.1 %). Le niveau d’importation a aussi baissé (de 4.1 %) avec une demande réduite sur les produits en RHD mais une pression forte sur les prix des opérateurs polonais. Le déficit commercial se creuse alors que le contexte aurait pu être plus porteur pour une consommation locale.
Quelques éléments de résultats des éleveurs de volailles vendéens
Marges brute / m² en Volailles standard (Source CERFRANCE 85)
Les marges poulets sont stables en 2020 avec un niveau de rotation correct. Les marges canards sont en baisse en lien avec une forte baisse des rotations en 2020. Certains producteurs de canards ont mis en place des poulets dans leur bâtiments avec des niveaux de marge / m² moins élevés.
Marge brutes / m² en label et en Bio (Source CERFRANCE 85)
Les marges bio se tassent de 5 € / m² en 2 ans dans un contexte plus tendu au niveau de l’équilibre offre demande avec la mise en route de nombreux bâtiments. Les marges label sont stables avec des niveaux de rotation corrects pour les opérateurs vendéens.
Les niveaux d’investissement / UTH reste important mais avec moins de projets de bâtiments neufs et un niveau de rénovation encore important (lumière naturelle, isolation)
Les enjeux de la filière volailles pour 2021
Le coût alimentaire progresse de 20 % / 2019. Le challenge est de répercuter ces hausses des charges auprès des distributeurs dans un contexte de pression forte des opérateurs étrangers et en particulier polonais.
La propagation du virus de la grippe Aviaire semble enfin s’atténuer mais les pouvoirs publics et l’interprofession doivent trouver des réponses.
La fermeture des restaurants et la diminution des repas festif continuent de pénaliser la vente de canards, pintades, pigeons. Il n’y a pas de visibilité sur le marché en 2021.
La pression des associations pour la défense du bien-être animal ne faiblit pas et certaines demandes entrent en contradiction avec la pression sanitaire. Des efforts importants ont été réalisés (lumière naturelle, réduction des densités, parcours). Il est important de communiquer sur ces avancées et de pouvoir répercuter l’augmentation des coûts de production.
La filière est de plus organisée et regroupée autour d’un produit volaille qui a de nombreux atouts au niveau des prix, de la praticité et de la diététique. La consommation de volailles reste stable globalement depuis plusieurs années. Le principal enjeu pour la filière reste de pouvoir rémunérer correctement les éleveurs français dans un contexte de fortes augmentations du coût de production et d’évolution des demandes sociétales.
La filière avait été fragilisée par des épisodes de grippes aviaires en 2016 et 2017 et les périodes de vides sanitaires imposées dans le sud de la France. Elle a dû aussi faire face à une fin d’année 2019 assez difficile en lien avec l’encadrement des promotions. Avec la fermeture des restaurants et l’annulation de beaucoup d’événements festifs, l’année 2020 s’annonce encore plus problématique.
Forte baisse des mises en place en 2020 :
Les fabricants d’aliments annoncent – 32 .8 % de consommation dans la filière en 2020 / 2019 sur les 9 premiers mois. Les mises en place de canards gras ont baissé de 21 % en France sur la même période. Cette réduction était dans un premier temps liée à une baisse de la consommation de 10 % sur la période festive de fin 2019. Cette période représente 70 % de la consommation de foie gras sur l’année. Certains opérateurs ont même incité des éleveurs à cesser définitivement leur production.
La fermeture des restaurants et l’arrêt des repas de famille dans presque toute l’Europe ont entrainé une chute très importante de la consommation de foie gras et de magret. L’exportation a donc aussi été fortement impactée avec – 27.5% sur les 8 premiers mois. Dans le même temps, le volume d’importation a baissé de 7.8 %.
Les opérateurs ont donc décidé de réduire le nombre de lot mis en place entre avril et octobre 2020. De nombreux éleveurs n’ont fait qu’un lot par mois au lieu de 2 lots avec des incidences lourdes en trésorerie.
La Marge PA / canard et la marge brute ont progressé de près de 0.5 € / canard en 5 ans. Le nombre moyen de lot a baissé entre 2015 et 2018 de 22.4 à 20.5 avant de retrouver un niveau de 21.2 en 2019.
Evolution de l’EBE / UTH des gaveurs spécialisés ( Ref CERFRANCE Vendée)
L’EBE a été conforté en 2018 et 2019 en lien avec un niveau de marge brute / canard en augmentation.
Ce niveau d’EBE pourrait fortement chuter en 2020 avec une baisse de 3 à 5 lots par exploitation. De nombreux éleveurs ont encore des annuités liées à l’investissement dans les cages collectives. Au niveau de la trésorerie, peu d’aide ont été possibles pour les éleveurs pour le moment avec un accès au fond de solidarité difficile. Un plan d’aide de l’état basé sur la perte de marge brute est en cours de montage avec les opérateurs.
Les mises en place de fin d’année ont repris mais le contexte reste peu porteur et les stocks à la sortie des fêtes pourraient être importants. Les prévisions de mise en place pour les premiers mois de 2021 sont donc assez faibles.
Les éleveurs de P.A.G. aussi fragilisés
Au niveau de la filière, les éleveurs de canards Prêt à Gaver ont été impactés par des vides plus longs. La marge / canard a tendance à progresser depuis quelques années mais avec une réduction du nombre de lots /an. Ces éleveurs sont actuellement concernés par le confinement de leurs canards en lien avec les risques de grippe aviaire. De nombreux éleveurs ont investi récemment dans des bâtiments afin de réduire les densités et pouvoir confiner leurs animaux.