Les 6 derniers mois ont été marqués par une forte évolution des prix de vente en lien avec la demande du marché chinois
Le prix a progressé de 30 % par
rapport à la même période de 2018. Cette embellie s’accompagne d’une détente
sur le cours des matières premières avec un retour au prix de 2017. Quelle
stratégie pour les éleveurs dans un contexte favorable : investir dans des
outils neufs ou réfléchir à mieux valoriser leur production dans un contexte très
volatil ?
Une conjoncture très favorable liée à une demande chinoise sans précédent:
Le prix du Porc a été stable à un
niveau très bas pendant 18 mois jusqu’à mars 2019. Il a ensuite progressé
régulièrement de 1.20 € / Kg à 1.70 €/kg à la fin de l’été (Prix de base 56
TMP). Le prix est clairement dopé par le marché chinois ce qui a permis de
maintenir un niveau haut cet automne malgré la baisse de consommation
saisonnière. Les prix en Chine se stabilisent autour de 3 € / kg et le porc de
l’UE reste très compétitif sur ce marché. Les exportations de l’U.E. vers la Chine
ont progressé de 45 % sur les 7 premiers mois.
Le contexte de consommation en
France n’est pas porteur avec – 4.3 % sur le porc frais et – 2.3 % sur le
jambon pour les 7 premiers mois de 2019. Les salaisonniers ont des difficultés
pour répercuter la hausse de la matière première au GMS ce qui fragilise leur
situation financière.
Le facteur export est si
important qu’il écrase les autres facteurs. Le réveil en cas de retour à la
normale sur le marché chinois sera donc brutal mais la demande chinoise sera
sans doute forte encore pendant plusieurs mois.
Des marges brutes pour les clôture du 30 septembre 2019 proche de 1 000 € / truie.
Le prix payé (Prix de Base + Plus-Value) sur 12 mois pour les clôtures de septembre 2019 atteint 1.55 € soit un niveau proche de 2017. Dans un contexte d’amélioration technique et un prix d’aliment en hausse de 10 % par rapport à 2017, la marge brute est proche de 1 000 € / truie pour les NE en Vendée.
La hausse / 2018 est de l’ordre de 400 € / truie soit 60 000 € pour un élevage de 150 truie NE.
Le prix payé s’établit environ
0.10 €/kg au-dessus du coût de revient moyen ce qui va permettre de consolider
les trésoreries après une année 2018 difficile. Cet écart représente plus de
30 000 € pour un NE de 150 truie.
Quels enjeux pour la filière demain ?
Loi Egalim, quelle application ?
La mise en place de la loi a été
perturbée par l’envolée des cours. Les salaisonniers ont clairement des
difficultés pour répercuter les hausses des matières premières sur les produits
vendus en GMS. Une trop forte hausse des produits à base de porcs peut aussi
avoir une incidence sur la consommation
Importation
L’augmentation de l’export de la
Chine ne doit faire oublier que la France importe 580 000 T de viande de
Porc (dont 300 000 T d’Espagne et 100 000 T d’Allemagne). Le solde
commerciale est positif en volume mais déficitaire en valeur avec l’importation
de jambon. Les prix européens élevés renforcent aussi la santé financière de
nos concurrents européens et l’enjeu reste important pour maintenir nos outils.
Une différenciation
des débouchés
Les opérateurs locaux sont
toujours en recherche de valorisation sur le marché du porc par des signes de
qualité afin d’améliorer les marges et moins dépendre du marché européen ;
Des contrats tripartites (Groupement-Abattoir-GMS) se mettent progressivement
en place.
Quelles perspectives pour les éleveurs en 2019 ?
Le nombre de truies est en baisse
de 2.8 % 2019 au niveau de l’UE avec des baisses plus marquées sur l’Allemagne
(-3 %) et le Danemark ( – 3.3 %) en lien avec des pressions environnementales. Seules
l’Espagne progresse en 2019 (+ 1.6 %). Le cheptel français reste sur la
tendance baissière des dernières années (- 2.5 %). Le volume produit reste globalement
stable en UE avec la hausse de la productivité par truie.
La pression de la Fièvre Porcine
Africaine reste forte dans le nord de la France avec des recommandations
sanitaires des opérateurs, en particuliers sur les porcs plein-air.
La question à moyen terme pour les éleveurs est le niveau d’investissements. Le coût de rénovation ou des bâtiments neufs est élevé mais il permet d’améliorer souvent les critères techniques. La rentabilité se raisonne sur 10 à 15 ans et quelles sont les perspectives de prix si la production interne chinoise repart ?La forte volatilité des cours ces dernières années n’encourage pas à la reprise des exploitations avec un manque de visibilité sur le long terme. Les efforts financiers peuvent aussi être engagés pour améliorer la plus-value et être moins dépendant du marché (Porc label, porc bio, autonomie sur alimentation)
Pour les élevages de porcs de plus de 2 000 places ou de 750 emplacements de truies et pour les élevages de volailles de plus de 40 000 places, l’échéance du 21 février 2019 approche pour déposer le dossier de réexamen IED et la demande d’aide à l’investissement dans le cadre du PCAE. Lire
Les élevages de plus de 2 000 places de porcs (> 30 kg) ou de 750 emplacements de truies et les élevages de volailles de plus de 40 000 places (poulets, poules, dindes, pintades, canards, oies, pigeons, faisans, perdrix, cailles) sont soumis à la directive sur les émissions industrielles (directive IED 2010/75/UE).
Cette directive vise la prévention et la réduction des pollutions émises par les installations industrielles et agricoles. Dans cet objectif, un document de référence : le BREF Elevage recense les Meilleures Techniques Disponibles (MTD).
L’ensemble des installations IED d’élevages doit justifier de sa conformité aux exigences de la version du BREF de février 2017 par l’intermédiaire d’un dossier de réexamen déposé auprès de l’Administration française. L’obligation de moyens s’étend à une obligation de résultats notamment sur le volet excrétion d’azote et de phosphore mais aussi sur les émissions d’ammoniac au niveau des bâtiments.
Les élevages concernés devront respecter et appliquer les MTD au plus tard le 21 février 2021. Si une mise en conformité de l’élevage doit être réalisée vous pouvez solliciter une aide à l’investissement dans le cadre du PCAE, avec les échéances suivantes :
les élevages avec un SIRET finissant par un nombre impair devaient déposer leur dossier de réexamen IED avant l’échéance du 21 avril 2018,
les élevages avec un SIRET finissant par un nombre pair ou sans SIRET disposent de l’échéance du 21 février 2019 pour réaliser le dépôt du dossier de réexamen.
A ce jour, l’ensemble des élevages à SIRET impair n’ont pas réalisé le dossier de réexamen à échéance. Si vous êtes dans cette situation, ou si vous êtes concerné par l’échéance du 21 février 2019, nous vous invitons à prendre contact avec le service Environnement au « créer formulaire de contact » afin de régulariser votre situation d’élevage dans le cadre des ICPE en IED.
Télécharger gratuitement le livret « Analyse et perspectives agricoles 2017 »
Le livret est rédigé par nos conseillers Cerfrance spécialisés en agriculture, il a pour objet de vous présenter l’analyse et les perspectives des différents filières agricoles : production laitière, production caprine, production porcine, aviculture, cuniculture, les grandes cultures et les productions végétales.
Les Pays de la Loire sont la deuxième région française pour la production porcine, derrière la Bretagne. Depuis le début des années 2000, le nombre d’exploitations porcines ligériennes a été divisé par deux avec l’arrêt de petits élevages ou d’ateliers complémentaires, de naissage ou d’engraissement dans des exploitations de polycultures élevages.
En parallèle, les effectifs porcins régionaux ont enregistré une baisse de 10 %, illustrant la concentration de la production, en particulier dans les ateliers naisseur engraisseur. Les exploitations porcines spécialisées comptabilisent donc en moyenne plus d’actifs que dans les autres productions, et notamment des salariés (+0,22 UTH salariée / +0,13 UTH familiale).
Les exploitations porcines régionales associent fréquemment le porc à la production de grandes cultures. Celles-ci constituent des surfaces qui sécurisent le plan d’épandage et un revenu supplémentaire à l’activité porcine (par la vente des grains ou leur transformation dans l’aliment des porcs).
Résultats économiques et financiers
En 2016, le résultat net moyen par UTH familiale des producteurs spécialisés s’élève à 24 200 €. Il progresse de 8 500 € par rapport à 2015 : l’amélioration des marges brutes sur les ateliers porcins est pénalisée par les résultats médiocres des cultures de vente à la récolte 2016.
Le taux d’endettement global s’affiche à 72 % et la trésorerie nette globale par truie s’établit à -502 €. La progression de la rentabilité est insuffisante pour améliorer significativement les situations financières : près de 40 % des élevages conservent un déficit de trésorerie au-delà de leur plafond d’ouverture de crédit, et ce malgré les accompagnements de trésorerie mis en place courant 2015 ou 2016 dans certains élevages. La remontée du prix du kg de carcasse à partir de juin 2016 est donc une véritable opportunité pour redresser les trésoreries et moderniser les outils.
Prix du porc et coût de l’aliment
Au Marché du Porc Breton, le prix moyen pour l’année 2016 s’établit à 1,293 € du kg de carcasse, soit une hausse de cinq centimes et demie ou de 4 % par rapport à 2015.
Le dynamisme des exportations européennes sur la Chine à partir du printemps permet de résorber progressivement les stocks européens.
Malgré la morosité de la consommation européenne et le développement de la production espagnole, les cours s’orientent à la hausse fin mai.
Le prix de l’aliment IFIP pour les porcs à l’engrais se situe à 225 € la tonne sur 2016, soit une baisse de 5 %. Cette réduction du prix de l’aliment est la conséquence des disponibilités mondiales de céréales et de soja à la récolte 2015. Cependant sur le premier semestre 2017, le prix de l’aliment se stabilise avec la fermeté des cours des céréales fourragères.
L’amélioration des performances techniques et la baisse du prix de l’aliment contribuent à la hausse de la marge brute par truie. Pour une date de clôture moyenne située en juin 2016, l’augmentation du cours du porc n’est pas sensible sur le prix de vente annuel du kg de carcasse.
Depuis cinq ans, la hausse du poids vif produit par truie s’explique par la progression de la productivité des truies, mais aussi par l’alourdissement des poids de carcasse : avec le dynamisme actuel de la demande à l’export, les enlèvements dans les élevages sont plus rapides et les poids de carcasse tendent à se réduire.
Perspectives
Les perspectives de prix pour le second semestre 2017 restent optimistes d’après les experts : malgré un ralentissement des importations chinoises, les exportations européennes trouvent des débouchés sur d’autres destinations asiatiques : Japon, Corée, Philippines.
Cependant, la concurrence nord américaine favorisée par la remontée de l’euro face au dollar freine la hausse du prix à la production en Europe. À défaut d’une croissance des volumes exportés, la filière doit s’interroger sur sa capacité à répondre aux attentes du consommateur français qui privilégie de plus en plus les produits transformés fabriqués à partir de porc importé.
Les attentes en matière de bien-être animal et de modes de production plus durables appellent une segmentation des produits français, condition de valeur ajoutée pour les éleveurs.
Pour en savoir plus télécharger gratuitement notre livre blanc :
Comme chaque année, les délégués Cerfrance Vendée ainsi que les acteurs des filières agricoles, étaient invités pour la présentation des 1ers résultats partiels 2016 des exploitations agricoles Vendéennes.
Ces résultats sont partiels et permettent d’avoir une 1ère vision des résultats économiques agricoles en Vendée. Présenté par Production, vous pouvez consulter le document de synthèse en cliquant sur l’image ci-dessous :
Ce temps fort a également été filmé.
Ecoutez l’analyse et la présentation complète de nos conseillers ICI
Les conseillers de Cerfrance Vendée organisent une réunion d’information-débat sur les résultats agricoles vendéens 2016 mardi 21 mars de 09 h 45 à 12h.
A la suite de cette présentation, des agriculteurs participeront à une table ronde, animée par Sandra Billy, animatrice sur TV Vendée, sur le thème « la réussite est dans le pré ».
L’occasion également de présenter les résultats du 1er baromètre 2017 des agriculteurs Vendéens.
Vous êtes intéressé par cet événement ? Inscrivez vous ICI pour recevoir le lien;
L’amortissement exceptionnel consiste à amortir 40% du prix du bâtiment linéairement sur 5 ans, puis d’amortir le solde sur la durée restante.
Cette mesure permet donc d’amortir plus rapidement un bâtiment d’élevage et d’économiser de la MSA et de l’impôt les 5 premières années. Par contre l’amortissement sera plus faible les années suivantes.
Il s’applique aux bâtiments affectés aux activités d’élevage (construits ou achetés), aux matériels et installations destinés au stockage des effluents d’élevage et aux travaux de rénovation.
L’amortissement exceptionnel concerne les achats, constructions et travaux réalisés entre le 01/01/2016 et le 31/12/2017.
Le dispositif concerne les entreprises au bénéfice réel ou à l’impôt sur les sociétés, il est optionnel et doit être comptabilisé au plus tard au cours du 3ème exercice suivant celui de la construction, de l’achat ou de la réalisation des travaux de rénovation.
Les exploitations porcines spécialisées en Pays de la Loire ont réalisé en 2013 des investissements significatifs pour mettre aux normes bien être leur outil et le moderniser. Contrairement aux années précédentes, le capital d’exploitation par truie enregistre donc une hausse de 15 à 20 % et le niveau d’annuités dépasse les 400 € en moyenne par truie.
Avec 172 truies présentes, la taille de l’élevage naisseur engraisseur spécialisé a connu une hausse de 35 % en 10 ans. Celle-ci est liée à l’arrêt de petits élevages, et au développement des ateliers restants. Dans le même temps, la productivité de la main d’œuvre a évolué moins vite (+ 9 %) : le choix de recourir à des salariés a sans doute limité la capacité d’investissement dans l’amélioration de l’efficacité de la main d’œuvre.
Résultats économiques et financiers
En juillet 2013, le résultat net par UTAF des producteurs spécialisés s’élève à 36 200 €. Il est en baisse de 6 000 € en un an avec les reculs simultanés des marges cultures de vente et de la marge sur l’atelier porc.
Le taux d’endettement global est en retrait d’un point. Les dettes à moyen terme progressent suite à la hausse des investissements et les dettes à court terme s’accroissent à nouveau sous l’effet de la forte augmentation du prix de l’aliment en 2013. Toutefois, les résultats diminués des prélèvements privés maitrisés des exploitants ont permis de conforter les capitaux propres des élevages.
La trésorerie nette globale chez les éleveurs naisseurs engraisseurs spécialisés se dégrade de 30 € par truie en un an. 36 % des élevages se situent au-delà du plafond de leur ouverture de crédit. La conjoncture 2013 a fragilisé à court terme les élevages au moment où ceux-ci devaient investir pour garantir leur accès au marché.
Prix du porc et coût de l’aliment
Au Marché du Porc Breton, le prix moyen pour l’année 2013 s’établit à 1,464 € du kg de carcasse, soit une progression d’un centime par rapport à 2012.
La morosité de la consommation européenne et les difficultés à l’export à partir de l’automne ont stoppé la hausse du prix du porc consécutive à la baisse de production dans la plupart des états membres de l’Union.
Le prix de l’aliment IFIP pour les porcs à l’engrais se situe à 290 € la tonne sur 2013, soit une hausse de 23 €. Il a progressé plus vite (+ 9 %) que le prix de vente au MPB (+ 1 %).
Critères technico-économiques
En 2013, le coût de revient atteint 1,717 € par kg de carcasse. Il est en hausse de 18 cts entre juillet 2013 et juillet 2012. Malgré des performances techniques en légère progression, l’augmentation du prix de l’aliment est directement responsable d’une hausse du coût alimentaire de 13 cts du kg. Contrairement aux années précédentes, les charges de structure augmentent et ceci impacte de + 3 cts le coût de revient.
Coût de revient en 2013 : 1,717 € / kg de carcasse
Avec un prix de l’aliment en hausse (le coût alimentaire représente 64% du coût de revient), l’indice de consommation global (ICG) est le premier levier d’optimisation économique devant la productivité des truies. Une baisse de 0,1 point d’ICG équivaut à un gain de 70 € de marge brute par truie présente ou 13 000 € pour l’élevage moyen.
En juillet 2013, le prix de vente perçu par l’éleveur (1,647 € / kg) ne permet pas de faire face au coût de revient ; il manque en moyenne 7 cts du kg de carcasse. Autrement dit, deux éleveurs sur trois sont dans l’incapacité de rémunérer en totalité leur main d’œuvre.
Sur le premier semestre 2014, la baisse du prix de l’aliment (- 10 € la tonne par rapport au 1er semestre 2013) semble insuffisante compte tenu de la nouvelle dégradation du marché du porc (fermeture des frontières russes au porc européen).
Cependant, les perspectives de consommation favorables à moyen terme (marchés asiatiques en particulier) doivent inciter la filière française à se mobiliser pour être en capacité d’exporter et pour mieux gérer la double volatilité prix de vente du porc / prix de l’aliment. C’est à ces conditions que les éleveurs de notre région retrouveront de la visibilité pour se positionner en terme de stratégie et pour profiter des embellies de conjoncture à venir.