Le nouveau Programme d’Actions National (PAN) de la directive nitrates est entré en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2024. Le 7ᵉ Programme d’Actions Régional (PAR), renforce les mesures au niveau local. Il est entré en vigueur le 1ᵉʳ juillet 2024. Cette nouvelle réforme s’accompagne de nouvelles contraintes réglementaires.
Analyses de sol : laquelle choisir ?
Réaliser une analyse par campagne culturale, c’est-à-dire entre le 01/08/N-1 et le 30/09/N, n’est pas une nouveauté. Ce qui change est le type d’analyse que vous allez réaliser dans vos parcelles.
Logigramme sur le choix du type d’analyse réglementaire :
Il faut garder en tête que certaines analyses ont aussi un intérêt agronomique pour vous, notamment pour le pilotage de l’azote avec les reliquats d’azote sortie d’hiver.
Couverture hivernale : les cannes tournesol ne suffisent plus
Les cannes de tournesol, enfouies broyées finement sous 15 jours après la récolte, n’est plus un couvert autorisé pour cet automne 2024. Si votre tournesol est suivi d’une culture de printemps, il faudra semer une interculture longue.
Rappel sur les dates d’implantation du couvert :
Date de récolte du précédent
Date de semis de la culture suivante
Date d’implantation du couvert
Dérogation 2024
Avant le 15/08
Avant le 15/11
Interculture courte au plus tôt après la récolte
Non concerné
Avant le 15/08
Après le 15/11
15/09
Non concerné
Entre 15/08 et 31/08
Après le 15/11
30/09
Non concerné
Entre 01/09-20/10
Après le 15/11
Au plus tôt après la récolte
Oui dérogation
Après le 20/10
Après le 15/11
Dérogation à l’implantation – RPR obligatoire
Non concerné
Si vous bénéficiez de la dérogation à l’implantation des couverts hivernaux pour une teneur en argile supérieure à 37%, les cartes des zones argileuses ne sont plus valables. Vous devrez justifier du taux d’argile dans chaque ilot bénéficiant de la dérogation. Cette analyse granulométrique peut dater de plusieurs années.
Quel couvert hivernal choisir ?
La couverture de sol au-delà d’une obligation réglementaire est un outil de travail et de protection du sol. La météo de la campagne 2024 a montré que la couverture du sol avant culture de printemps a permis de conserver la structure du sol. Ce ne fut pas le cas dans les sols nus où la pluie a refermé et tassé la structure. Au final, nous avons observé en 2024 un gain de 5 à 10 qtx/ha en maïs sur sol bien couvert (6 TMS biomasse totale estimée) par rapport à un sol nu. Le choix du couvert est à adapter au sol, à la rotation et au climat avec une règle d’or : un mélange d’espèces a plus de chances de réussir. Plus d’information auprès de nos agronomes.
Calendrier d’épandage disponible sur mobile (CalEpan)
Les dates d’épandage n’ont pas beaucoup changé, en cas de doute, vous pouvez vérifier sur l’application des services publicsCalepan.
Azote : nouvel indicateur de calcul (APLSH)
Les seuils pour les épandages d’automne ont été modifiés. Le seuil azote total a été conservé et le seuil azote efficace a été remplacé par l’Azote Potentiellement Libéré jusqu’en Sortie d’Hiver (APLSH). Cette notion correspond à la somme de l’azote présent dans un fertilisant azoté sous forme minérale et sous forme organique minéralisable jusqu’à la sortie de l’hiver. Rapprochez-vous de votre conseiller environnement si vous avez une question sur l’épandage que vous envisagez.
De nouvelles mesures en Zones d’Action Renforcées (ZAR)
Les zonages n’ont pas évolué pour Bultière, Angle Guignard – Rochereau, St Martin des Fontaines, Ste Germaine. Une partie de la commune de Benet est entrée dans la nouvelle ZAR « Centre Ouest Saint Maxire » de Nouvelle-Aquitaine.
3 nouveautés :
Obligation de mise en place d’une interculture courte ou réalisation d’un REH dans les cas suivants : précédent récolté après le 15/08, faux-semis, infestation de vivaces
Choix entre un seuil de 190 kgN total/ ha SAU ou une BGA de 30 kgN (50kgN auparavant)
Pour tout nouveau drainage ou réhabilitation d’un ancien drainage, mettre en place undispositif d’épuration et de régulation des débitsentre la sortie de drain et le fossé. Avant de commencer la mise en place d’une zone tampon, n’hésitez pas à discuter de votre projet avec le gestionnaire « eau » sur votre secteur.
Déclaration des indicateurs nitrates : contactez votre conseiller environnement
La campagne de déclaration, auprès de la DRAAF, a démarré en novembre. Un courriel vous sera adressé directement. Si Cerfrance vous accompagne dans la réalisation de votre cahier de fertilisation, votre conseiller environnement s’en charge pour vous. Conservez simplement le courriel avec vos identifiants.
En conclusion, dans la majorité des situations, ce nouveau PAN et PAR n’aura pas d’impacts sur votre conduite technique. Pensez à adapter le type d’analyses de sol pour combiner intérêt agronomique et réglementaire, de même pour l’implantation du couvert hivernal.
Pour toutes questions, vous pouvez contacter le conseiller environnement de votre secteur.
Caractéristiques
Exemples
Type 0
Produits organiques caractérisés par une organisation nette à moyen terme de l’azote
Boues de papeterie, composts de déchets verts jeunes et ligneux
Type I a
Produits organiques à minéralisation d’azote très lente et contenant une faible quantité d’azote minéral
Fumiers compacts non susceptibles d’écoulement (FC) + composts d’effluents sauf de fientes de volailles. Autres composts : matures de déchets verts, de fractions solides de digestats de méthanisation
Type I b
Produits organiques à minéralisation d’azote lente et contenant une quantité limitée d’azote minéral
Déjections animales avec litière sauf les FC et fumiers de volaille. Composts de MIATE mélangées à un support carboné, composts de biodéchets
Type II
Produits organiques à minéralisation d’azote rapide ou contenant une quantité importante d’azote minéral
Déjections sans litière (raclage, fraction liquide séparateur de phase, effluents peu chargés) + Fumiers de volaille + fientes de volailles y compris séchées + Digestats bruts + fraction liquide de méthanisation
Type III
les fertilisants azotés minéraux et uréiques de synthèse y compris en fertirrigation
Fort de sa capacité à travailler directement avec le vivant, à stocker le carbone et modeler nos paysages, le secteur agricole travaille sur les principaux enjeux climatiques : s’adapter et atténuer le changement climatique, ainsi que privilégier des systèmes résilients, autonomes et des sols en bonne santé.
Enjeux climatiques : Bilan et opportunités
Alors que pour les « Bons diagnostics carbone », bénéficiant de financements passés, l’heure est au bilan.
Cerfrance Vendée travaille autour de nouveaux accompagnements largement pris en charge par d’autres dispositifs d’aide.
Bilan des premiers accompagnements carbone financés
L’ADEME a financé durant la période 2021-2023 les « Bons Diagnostics Carbone » et a publié un rapport sur les 3400 bilans carbone effectués au niveau national. Cerfrance Vendée a permis à 40 exploitations de bénéficier de ces dispositifs.
Le bilan tiré par l’ADEME concerne majoritairement des exploitations polyculture élevage (65%) et de grandes cultures (27%). Dans 65% des diagnostics, l’impact économique de la démarche bas carbone est jugé favorable. Les leviers mobilisés sont en majorité l’optimisation de la fertilisation azotée, la couverture des sols, la réduction de la consommation des énergies fossiles et la gestion technique du troupeau. Ceci conduit à une conversion des diagnostics en engagement dans le Label Bas Carbone (paiement de crédits carbone) pour 25% des exploitations.
Notre expérience : nous accompagnons aujourd’hui 50% des exploitations toutes productions confondues chez qui nous avons fait un « Bon Diagnostic Carbone », dans le Label Bas Carbone. C’est en moyenne 800 tonnes d’équivalent CO2 qui sont stockées ou évitées sur les exploitations volontaires, représentant un paiement en crédits carbone aux alentours de 20 000€.
Le rapport de l’ADEME cite comme l’un des freins à une démarche carbone les efforts d’investissement pour certains leviers. De nouveaux financements sont donc en projet afin de permettre à toute exploitation agricole de bénéficier d’un Diagnostic Climat, décliné en trois thématiques : diagnostic de santé des sols (tous les systèmes agricoles), diagnostic carbone pour l’atténuation du changement climatique (tous les ateliers sauf le hors sol), adaptation au changement climatique.
Concrètement, c’est une opportunité de valoriser chaque projet au sein de votre activité agricole en bénéficiant de financements publics :
Santé des sols : améliorer la fertilité de cet outil précieux, valoriser le stockage de carbone, interprétation d’analyses complète et accompagnement par nos agronomes.
Atténuation par le Bilan Carbone : construction de votre stratégie bas carbone, appui technique et conseil à propos d’une potentielle valorisation en crédits carbone.
Parcours collectif : nous proposons également le bilan carbone par la voie d’une formation collective, pour les éleveurs laitiers souhaitant bénéficier de financements pour leur bilan carbone, discuter entre collègues de la faisabilité des actions à mettre en place et recevoir un conseil quant à la valorisation de leurs crédits carbone.
Les prochaines sessions de formation se tiendront les 10 et 17 septembre 2024 à LA ROCHE SUR YON.
La variabilité des prix des intrants ainsi que les enjeux climatiques poussent de plus en plus d’éleveurs à entamer ou poursuivre des réflexions sur la recherche d’autonomie protéique. De plus, la Région Pays de la Loire ouvre une enveloppe de 3600€/an pendant 5 ans autour d’une MAEC, disponible jusqu’au 15 septembre, dans le but de vous accompagner dans votre recherche d’autonomie.
Ensemble, nous vous proposons de travailler autour d’au moins deux de ces axes :
Augmenter vos surfaces d’intérêt protéique (légumineuses, prairies, dérobées)
Augmenter ou débuter le pâturage
Autoconsommer des céréales et protéagineux
Réduire la matière azotée importée dans vos rations
L’engagement dans cette MAEC vous permettra de bénéficier d’un suivi personnalisé sous forme de formations et de conseil technique (rations, stratégies fourragères, suivi de pâturage…).
Tous les secteurs d’activité, y compris l’agriculture, se soucient d’une triple performance alliant l’économie, le social et l’environnement. Le réseau Cerfrance et l’Atelier des Études Économiques, Références, Veille et Prospective, ont mené une analyse de la rentabilité et de la performance carbone des exploitations laitières de la moitié nord de la France.
Rentabilité et performance carbone : dans quel contexte ?
L’évaluation et la réduction de l’impact carbone agricole, c’est-à-dire l’ensemble des gaz à effet de serre émis en agriculture auxquels on soustrait la capacité de stockage de carbone des sols, est maintenant répandue. Elle devient même source de bonus lors de demandes d’aides, comme les PCAE ou demain pour des financements bancaires.
En élevage, nous avons déjà réalisé de nombreux diagnostics carbone, donnant deux avantages aux éleveurs : positionner leur élevage par rapport à l’impact carbone d’exploitations équivalentes et générer un financement via des crédits carbone.
L’étude ci-dessous a été menée sur les exploitations « bovin lait » du réseau Cerfrance dans la moitié Nord du pays. Elle compare les résultats des diagnostics carbone effectués entre 2020 et 2022 et les principaux indicateurs économiques de ces exploitations.
Nous vous en proposons un résumé, l’article complet est disponible ICI.
Performance carbone et économique vont de pair
A première vue, la marge aux 1000L de lait est d’autant plus élevée que l’exploitation possède une empreinte carbone faible. Ceci est principalement lié à une meilleure efficience des intrants utilisés dans la production, que ce soit les fourrages produits sur l’exploitation ou les achats d’aliments et d’engrais.
L’étude montre que le lien entre économie et carbone n’est pas systématique. Selon les indicateurs comparés, on retrouve des performances carbones variables dans les exploitations en bonne santé économique. Nous observons cependant une surreprésentation des exploitations performantes économiquement parmi celles qui ont l’impact carbone le plus faible.
Maîtriser son système de production quel qu’il soit
Les exploitations alliant une bonne performance carbone et une forte rentabilité sont variées, allant de la stratégie d’autonome forte en système herbe jusqu’au systèmes intensifs maïs avec achat d’aliment. L’étude montre, au sens des émissions de gaz à effet de serre, que la différence de performance ne porte pas sur le choix de système de production mais sur la maîtrise et l’optimisation de ce dernier. La maîtrise technique entraîne alors une bonne rentabilité et un impact carbone moindre.
Une réduction de 160 tonnes de carbone par an en élevage bovin lait
Le dernier appel à projet recense plus de 190 exploitations laitières issues du réseau Cerfrance dans le grand-ouest. Avec un gain médian de 817 Tonnes de carbone sur 5 années de projet valorisées à 32€/t CO2, ces exploitations ont prévu de mener des actions d’optimisation de leur outil de production. Les principaux leviers bas carbone mis en place dans les élevages portent sur la gestion de troupeau (réduction de l’âge au vêlage, renouvellement, productivité), la gestion de la rotation en incluant davantage de prairies temporaires diversifiées ou encore l’optimisation des apports d’engrais minéraux. On notera cependant que les stratégies de changement de système (pâturage, autonomie protéique), couplées à l’optimisation du système d’élevage existant, présentent les gains carbone les plus élevés.
Cerfrance m’accompagne dans la réalisation de mon diagnostic carbone
Le service agronomie de Cerfrance Vendée vous accompagne pour réaliser votre diagnostic carbone afin de valoriser l’évolution de votre stratégie d’exploitation ou vos bonnes pratiques. Nous constituons actuellement un groupe d’éleveurs laitiers pour un atelier collectif, débouchant sur la valorisation de réductions d’émissions de gaz à effet de serre grâce à des crédits carbone. De plus, nous sommes dorénavant en capacité d’accompagner les exploitations en grandes cultures sur cette même thématique.
Le nouveau Programme d’Actions National (PAN) issu de la directive « nitrates » entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Le Programme d’Actions Régional (PAR) est lui toujours en cours de construction. Il est annoncé pour cette fin d’année, avec entrée en vigueur en 2024. Cette nouvelle réforme s’accompagne de nouvelles contraintes réglementaires qui pourront être renforcées au niveau local.
Couverture hivernale : les cannes de tournesol ne suffisent plus
Le nouveau PAN de la directive Nitrates apporte de nouvelles définitions :
Dérobée et CIVE (Culture Intermédiaire à Vocation Energétique) deviennent CIE (Couverts d’Interculture Exportés)
CIPAN (Culture Piège A Nitrate) devient CINE (Couverts d’Interculture Non Exportés)
Les cannes de tournesol, enfouies broyées finement sous 15 jours après la récolte, ne seront plus un couvert autorisé pour l’automne 2024. Pour rappel, un couvert hivernal doit être présent entre une culture récoltée l’été et une culture semée au printemps mais aussi pour une culture semée tardivement en fin d’année. Le couvert doit être semé avant le 15/09 et détruit au plus tôt après le 15/11. Par exemple, un couvert doit être implanté entre un maïs ensilage récolté le 15/08/23 et un blé dur semé le 28/12/23.
Classification des effluents : de nouvelles catégories de la directive Nitrates
De nouvelles catégories de classification des effluents sont apparues. Pour la plupart des exploitations cela sera sans impact au niveau de la gestion des épandages.
La catégorisation des effluents se détermine à partir d’une analyse, via les critères suivants, au choix :
le ratio C/N, utilisé dans le précédent PAN
la valeur ISMO (Indice de Stabilité de la Matière Organique), nouveauté. Il permet de connaître le pourcentage de MO d’un produit qui crée de l’humus, donc de la MO liée.le ratio N min / N total, nouveauté. Plus le ratio est faible, moins il y a d’azote minéral par rapport à l’azote totale. Autrement dit, l’effluent se minéralisera lentement et libérera de l’azote progressivement.
Nouveau calendrier d’épandage de la directive Nitrates : plus de souplesse au printemps
En Pays de la Loire, le calendrier du PAR 6 est plus contraignant que le PAN. Les nouvelles limites apparues dans le 7e PAN, n’impactent pas les dates d’épandage dans notre région.
Plus de souplesse est prévue au printemps avec la prise en compte des conditions agro-météorologiques. Une décision administrative peut autoriser l’avancement des 1ers apports de 2 semaines maximum. Pour les cultures de printemps, les fertilisants de type III peuvent être épandu en amont et au plus près du semis.
Equilibre de la fertilisation : nouvelles analyses de sol et pilotage intégral
L’analyse de sol annuelle, qui est obligatoire, a été élargie avec l’introduction du Reliquat Entrée Hiver (REH) et du Reliquat Post Récolte (RPR).
La méthode du bilan, via un Plan Prévisionnel de Fumure (PPF), peut être remplacée par une méthode de pilotage intégral. Ce protocole très cadré, se base sur un suivi du statut de nutrition azotée de la culture au cours du cycle, sur des données météo et des diagnostics réguliers. Le GREN encadrera cette nouvelle méthode.
Déclaration des indicateurs nitrates : la campagne commence
La prochaine campagne de déclaration, auprès de la DRAAF, débutera en novembre prochain.
Un courriel vous sera adressé directement. Si Cerfrance vous accompagne dans la réalisation de votre cahier de fertilisation, votre conseiller environnement s’occupe de la remplir pour vous. Conservez simplement le courriel avec vos identifiants.
En conclusion, pour la majorité des exploitations, la sortie du PAN n’aura pas d’impacts sur la conduite des exploitations, hormis la fin des cannes de tournesol considérées comme couverture hivernale. Il reste à connaître les évolutions du PAR 7. Pour toutes questions, vous pouvez contacter le conseiller environnement de votre secteur.
Un nouvel appel à projet France Carbone Agri 4 a été lancé concernant les grandes cultures et les élevages ruminants.
Appel à projet France Carbone Agri 4 : grandes cultures
L’inscription pour l’appel à projet France Carbone Agri 4 grandes cultures s’est clôturé le 31/08/2023.
Pour les exploitations inscrites, les diagnostics seront à réaliser au plus tard pour le 15/02/2024. Ce diagnostic sera basé sur le calcul de la performance carbone des campagnes culturales 2021, 2022 et 2023.
En moyenne selon Arvalis, les gains « carbone » oscillent entre 0.5 à 2 T/ha équivalents CO2. La rémunération de la tonne de de CO2 n’est pas encore connue mais les précédents appels à projet se situaient entre 30 et 32 €/T.
Si vous n’êtes pas inscrit sur cet appel à projet, un prochain appel sera lancé pour l’été 2024. Pour vous projeter, les leviers de gains « carbone » portent principalement sur les 3 axes ci-dessous :
La fertilisation azotée (minérale et organique)
La réduction de consommation énergétique de l’exploitation (carburants, électricité…)
Le stockage de carbone dans le sol (type de travail du sol, couverts végétaux…)
Appel à projet France Carbone Agri 4 : élevage
La date limite d’inscription est à ce jour encore inconnue mais devrait se préciser dans les mois à venir.
Quoiqu’il en soit, vous pouvez vous pré-inscrire auprès de Cerfrance Vendée :
Comme les appels à projets précédents, les modalités sont les suivantes :
Inscription
Délai de 6 mois suite à l’inscription pour réaliser votre diagnostic et plan d’action bas carbone
Calculer votre performance carbone avec nos agronomes
Les outils de calcul de la performance carbone existent pour les élevages ruminants mais aussi pour les grandes cultures. Exprimée principalement en équivalent CO2 par litre de lait, kg de viande, tonne de céréales, la performance carbone prend en compte l’ensemble des émissions des gaz à effets de serre (GES) de l’exploitation (CO2 lié aux intrants, méthane issu de la rumination, pertes d’azote…) ainsi que le stockage de carbone (sols, prairies, haies…).
Cette performance est ensuite mise en perspectives avec des références mais aussi avec les projets d’évolution de l’exploitation (autonomie alimentaire en élevage, évolution du travail du sol, introduction de légumineuses, pilotage de l’azote…). Cela permet de dégager les pistes futures de réduction d’émissions de GES traduites en équivalent CO2. Ces pistes de gains sont ensuite modélisées à horizon 5 ans : la différence avec le diagnostic initial donne le tonnage de CO2 non émis qui est finançable.
Nos conseillers agronomes analysent les dernières actualités en ce début du mois de juin 2023 concernant les cultures de maïs, tournesol, céréales.
Maïs : surveillez pyrale et sésamie
Les semis de maïs sont globalement terminés. Les stades sont très variables car la météo humide début mai a décalé les semis sur la fin du mois.
Les maïs semés début avril sont au stade 7 feuilles, les derniers semis en bocage sortent de terre.
La météo impact aussi les désherbages : pour les parcelles semées récemment les produits à action racinaire sont inefficaces, optez pour des produits à action foliaire. Pour les parcelles déjà désherbées avec un produit racinaire, le retour de la pluie la semaine prochaine peut réactiver l’herbicide si l’application est inférieure à 1 mois.
La météo sèche et venteuse écarte le danger des limaces mais des dégâts de noctuelles terricoles s’observent ponctuellement dans les parcelles (maïs desséchés, avec des morsures sur la tige dans le sol). Au niveau des foreurs, les piégeages démarrent, notamment dans le sud Vendée et sur le secteur de la Roche-sur-Yon. De premiers dégâts sont observés en pyrale.
Tournesol : fin des re-semis
Les stades sont également hétérogènes de cotylédons à 2 paires de feuilles, notamment du fait de resemis suite à des dégâts de pigeons et de corbeaux. Les noctuelles s’observent également dans cesparcelles. Le binage est pertinent à faire pour décrouter les sols et limiter les repousses d’adventices du fait les conditions sèches actuelles pour encore une semaine.
Céréales : la maturité avance
Les orges commencent à changer de couleur. Attention à la ramulariose, qui peut être confondue avec de l’helminthosporiose. Celle est arrivée mi-mai et peut impacter le rendement en dévitalisant précocément la dernière feuille.
Les blés sont sortis de la phase floraison, et pour les blés tardifs la protection de l’épis n’a pas été nécessaire du fait de la météo sèche.
L’objectif de cette MAEC forfaitaire » stratégie phytosanitaire « est de réduire l’utilisation des produits phytosanitaires de 30% à horizon 5 ans, afin d’améliorer la qualité de l’eau.
MAEC forfaitaire stratégie phytosanitaire : le dispositif à mettre en place
La MAEC forfaitaire « Transition des pratiques – stratégie phytosanitaire » a pour objectifs l’amélioration de la qualité des eaux et le développement de la biodiversité.
Elle repose sur un objectif de réduction des IFT herbicides et hors herbicides de 30% minimum au bout de 5 ans.
Le financement de 18 000€ est forfaitaire pour les 5 ans.
Le dispositif se formalise avec un diagnostic initial et final (calcul des IFT) afin de construire puis de suivre un plan d ‘action personnalisé.
Ces diagnostics sont à faire avec un intervenant extérieur qualifié : conseillers réalisant le conseil stratégique phytosanitaire comme Cerfrance, technicien de bassins versants. Un bilan à 3 ans est à faire par l’agriculteur ou l’intervenant extérieur afin de vérifier la trajectoire de baisse des IFT : elle doit être de 10% minimum.
Les critères d’éligibilité à cette MAEC forfaitaire « stratégie phytosanitaire »
Toutes les exploitations sont éligibles mais avec une priorisation entre autres pour :
les aires d’alimentation et de captage d’eau prioritaires (50 points, zone bleu sur la carte),
les aires d’alimentation de captage en lien avec une unité de distribution non conforme, ou d’un captage qui présente des teneurs en produits phytosanitaires supérieures à 0,1 μg/L (40 points zone vert foncé sur la carte).
la masse d’eau présentant des dépassements réguliers de la norme de qualité de l’eau pour les phytosanitaires (10 points, zone vert clair sur la carte)
la masse d’eau présentant des dépassements réguliers de la norme de qualité de l’eau pour les phytosanitaires
les nouveaux installés (20 points)
les exploitations engagées dans une démarche collective de réduction des phytos (groupe 30000, GIEE… 20 points).
Source: DRAAF Pays de la Loire.
Le calendrier de mise en place
La demande est à faire sur le Portail des aides au plus tard le 15 juin 2023
Le diagnostic initial est à faire au plus tard le 30 septembre 2023
Le bilan intermédiaire est à réaliser au 15 mai 2026
Le diagnostic final doit être réalisé au plus tard le 30 septembre 2028
L’appel à projet France Carbone Agri 4 est prévu cet été dans le cadre des crédits carbone. Il a pour objectif de valoriser vos réductions d’émissions de gaz à effets de serre.
Les crédits carbone pour valoriser mes réductions de gaz à effet de serre
France Carbone Agri (FCA) rassemble la profession agricole afin de labelliser les exploitations qui s’engagement dans une démarche de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Trois premiers appels à projets ont été menés depuis 2019 et le quatrième est dorénavant ouvert jusqu’au 15 juillet 2023.
Ces appels à projet s’intègrent dans la Stratégique Nationale Bas Carbone (SNBC) qui vise la neutralité carbone en 2050. A ce titre, l’agriculture, qui émet 19% des GES au niveau national s’engage dans la réduction de émissions.
Avant de monétiser les réductions de GES : calculer sa performance
Les outils afin de calculer la performance carbone existent pour les élevages ruminants mais aussi pour les grandes cultures.
Elle s’exprime principalement en équivalent CO2 par litre de lait, kg de viande, tonne de céréales.
Un diagnostic carbone prend en compte l’ensemble des émissions de GES de l’exploitation (CO2 lié aux intrants, méthane issu de la rumination, pertes d’azote…) ainsi que le stockage de CO2 (sols, prairies, haies…).
Cette performance est ensuite mise en perspectives avec des références mais aussi avec les projets d’évolution de l’exploitation (autonomie alimentaire en élevage, évolution du travail du sol, introduction de légumineuses…).
Cela permet de dégager les pistes futures de réduction d’émission de GES traduites en équivalent CO2. Ces pistes de gains sont ensuite modélisées à horizon 5 ans : la différence avec le diagnostic initial donne le tonnage de CO2 non émis qui est finançable.
15/02/2024 : dépôt du dossier complet par Cerfrance : diagnostic carbone et simulation à 5 ans réalisés dans les 6 mois précédents avec les agriculteurs inscrits
Le dossier reçoit le « label bas carbone » par le ministère puis réception du contrat d’engagement avec FCA par l’exploitation.
Cerfrance Vendée m’accompagne
Si vous souhaitez plus d’informations sur les crédits carbone, contactez notre service agronomie à agronomie@85.cerfrance.fr ou au 02 51 24 42 42.
Les MAEC systèmes sont des contrats de 5 ans avec plusieurs niveaux d’engagement. Découvrez dans cet articles les nouvelles mesures en place.
Qu’est-ce que les MAEC ?
Les MAEC permettent d’accompagner les exploitations agricoles qui s’engagent dans le développement de pratiques combinant performance économique et performance environnementale. Ces mesures sont mobilisées pour répondre aux enjeux environnementaux rencontrés sur les territoires tels que la préservation de la qualité de l’eau, de la biodiversité, des sols ou de la lutte contre le changement climatique.
Ces mesures ont été revues dans le cadre de la réforme de la PAC 2023-2027.
Les MAEC systèmes sont des contrats de 5 ans avec plusieurs niveaux d’engagement. Des cahiers des charges respectifs aux différents bassins versants ou territoires sont proposés et doivent être respectés lorsqu’un agriculteur s’y engage.
En Vendée, différents bassins versants proposent des engagements MAEC. Cerfrance Vendée accompagne les agriculteurs situés sur les bassins versants de Vie et Jaunay, Lay Amont, Bultière et Longeron.
Dans le cadre de la PAC 2023, nous vous accompagnons lors de la déclaration PAC sur la déclaration de vos surfaces engagées en MAEC mais également à la réalisation des diagnostics obligatoires dans le cadre d’un engagement.
Voici quelques éléments sur les mesures mises en place sur ces bassins versants.
Quel est l’objectif des MAEC systèmes ?
L’objectif est d’adapter les pratiques et systèmes de production pour la reconquête de la qualité de l’eau.
Quels sont les critères d’éligibilité ?
Être une personne morale ou physique exerçant une activité agricole
Avoir au moins 1 parcelle dans la zone éligible
Réaliser un diagnostic MAEC
Respecter la conditionnalité PAC
Ne pas être engagé dans une autre MAEC – CAB/MAB
Une enveloppe plafonnée
Mesure pour le bien-être animal :
Niveau 1: 6 000 € à 8 000€ (maintien / évolution)
Niveau 1 + 2 : 7 000€ à 10 000€
Niveau 1 + 2 + 3 : 8 000€ à 12 000€
Mesure Grande culture, réduction phytosanitaire : 10 000€/an
Le cahier des charges est très semblable sur chaque bassin, toutefois il existe quelques différences comme les taux de chargement maximum demandé ou les références IFT.
Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter Diane DENTINGER responsable du service environnement au 06.60.57.62.11
✏ Diane Dentinger – Responsable conseil agro-environnement à Cerfrance Vendée
Les ventes de phytosanitaires sont en baisse mais n’atteignent pas les objectifs du plan Ecophyto2+. Des efforts sont donc à poursuivre.
Des ventes de produits phytosanitaires en baisse depuis 5 ans
Le tonnage global des ventes 2021 de produits phytosanitaires publié par le ministère de l’Agriculture montre une baisse tendancielle de 10 000 tonnes depuis 2016-2017.
Les produits phytosanitaires vendus en 2021 représentent 43 000 tonnes alors que les produits de biocontrôle sont en hausse pour atteindre 25 000 tonnes (chiffres provisoires).
La dynamique est lancée sur ces derniers avec un catalogue qui s’étoffe au fil des années. Ceci, notamment pour la protection contre les maladies. Le mouvement de réduction et de substitution des phytos est lancé sur le terrain.
Du retard sur les objectifs du plan Ecophyto2+
Ces chiffres de ventes en baisse ne sont pas au niveau des objectifs fixés par le plan Ecophyto2+.
Le plan projette sur 10 ans de réduire de 50% l’utilisation des produits phytosanitaires en deux étapes :
25% de réduction en 2020
50% de réduction en 2025
Cette utilisation est mesurée avec un indicateur principal : le Nodu. Il correspond à la surface qui serait traitée annuellement, avec les produits phytopharmaceutiques vendus au cours d’une année, aux doses maximales homologuées. Ce Nodu efface ainsi l’effet dose : en effet celle-ci peut varier de 30gr/ha à 3L/ha selon le produit.
Le Nodu de l’année 2021 est identique à celui de 2011. En se référant aux objectifs, l’année 2020 affiche une baisse de 15% par rapport à 2015 :
Il reste encore du travail à mener pour combler ce retard et l’objectif de 50% de réduction en 2025 parait encore lointain.
Le conseil stratégique : une opportunité pour optimiser l’utilisation des produits phytosanitaires
Le conseil stratégique phytosanitaire (CSP) s’inscrit indirectement dans les objectifs de réduction d’utilisation des produits du plan Ecophyto2+.
L’intérêt du CSP repose sur une prise en compte du contexte de votre exploitation (type de sol, matériel, rotation) pour proposer un plan d’action adapté à vos contraintes.
L’enjeu est de dégager les leviers agronomiques pertinents afin de réduire et/ou d’optimiser votre utilisation des produits phytosanitaires tout en gardant un système rentable et performant. Le CSP est l’occasion de bénéficier de l’expertise des agronomes Cerfrance pour faire évoluer votre système de production et répondre aux nouvelles réglementations.
Sur le plan réglementaire, toutes les exploitations (sauf AB et HVE3) doivent réaliser un premier CSP d’ici la fin de l’année.
Inscrivez-vous rapidement pour bénéficier du CSP ou contactez directement le service agronomie de Cerfrance Vendée.
Suite au décret du 18 novembre 2022, de nouveaux critères du cahier des charges HVE sont à noter.
Des mesures transitoires ont été mises en place pour répondre aux enjeux de la certification en lien avec la nouvelle PAC (écorégime) et l’obligation du conseil stratégique.
Les 4 thématiques voient des changements dans le calcul des points ainsi que dans les critères évalués. Attention, certains critères sont devenus obligatoires.
Pour rappel, l’obtention de l’HVE par la voie économique (voie B) n’existe plus.
Mesures transitoires pour le respect du nouveau cahier des charges HVE :
Pour les exploitations certifiées HVE 3 avant le 1 octobre 2022
Ces exploitations bénéficieront de l’exemption au conseil stratégique et toucheront le crédit d’impôt de 2500€.
Pour la voie A : L’accès à l’éco-régime supérieur (80€/ha) sera possible uniquement pour l’année 2023.
Pour la voie B : L’accès aux éco-régimes par la certification environnementale ne sera pas possible.
Pour les exploitations certifiées entre le 1er octobre 2022 et le 31 décembre 2022
Ces exploitations bénéficieront de l’exemption au conseil stratégique et toucheront le crédit d’impôt de 2500€.
L’accès aux éco-régimes par la certification environnementale ne sera pas possible pour l’année 2023. Ces exploitations devront atteindre les exigences du nouveau cahier des charges en 2024.
Pour les exploitations certifiées HVE 3 après le 01 janvier 2023
Ces exploitations bénéficieront de l’exemption au conseil stratégique et toucheront le crédit d’impôt.
L’accès à l’éco-régime supérieur (80€/ha) par la certification environnementale sera possible pour 2023, 2024 et 2025.
Le nouveau cahier des charges HVE pour l’ITEM Biodiversité :
Critère obligatoire : la surface des IAE (Infrastructure Agro Ecologique) doit être supérieure à 4% de la surface arable (sachant que les IAE sont celles de la PAC).
Critère « diversité des IAE » : 2 points sont obtenus si l’exploitation peut justifier de 3 familles d’IAE différentes (aquatique, herbager, ligneux et rocheux).
Taille des parcelles : des points sont obtenus en fonction de l’importance de la « surface des parcelles de moins de 6 ha » par rapport à la SAU. O point si inférieur à 40%, 5 points si supérieur à 80%.
Qualité biologique du sol : 1 point est obtenu si l’agriculteur réalise une analyse microbiologique du sol (ou un test bêche vers de terre).
Le nouveau cahier des charges HVE pour l’ITEM Phytosanitaire :
Les produits classés CMR (ex : Racer ME ) catégorie 1 sont interdits. La certification n’est pas possible si ces produits ont été utilisés sur la campagne étudiée.
Des points sont attribués si les produits CMR catégorie 2 ne sont pas utilisés (1 point pour les herbicides et 1 point pour les non herbicides).
A la différence de la version précédente, le calcul de l’IFT Hors Herbicides prend en compte les traitements réalisés sur maïs, tournesol et prairies temporaires.
Surveillance active des parcelles : à chaque critère est attribué un nombre de points
Critère 1 : Utilisation d’outil de diagnostic précoce pour la gestion des ravageurs et des maladies (pièges, cuvettes, kits de détection….). Suivi agronomique individuel.
Critère 2 : Participation (via une participation financière) à une campagne collective de prospection organisée par un FREDON , un GDON, une entreprise tierce (Chambre ou autres….).
Critère 3 : Participation active à un dispositif de collecte de données d’observations alimentant le bulletin de santé du végétal
Méthodes alternatives au chimique :
Deux types de méthodes : méthodes physiques et les produits de biocontrôles. Pour être comptabilisées, elles devront :
être notées dans le cahier d’enregistrements,
avoir permis d’économiser l’application d’un traitement chimique (par binage ou faux semis par exemple).
Conditions d‘application des traitements :
1 point est attribué par matériel utilisé sur le pulvérisateur ou lors de son remplissage. La liste est plus importante que la version précédente. Le nombre de points est plafonné à 2.
Pour qu’un équipement soit pris en compte, il doit être présent sur tous les matériels de la même famille utilisés sur l’exploitation. (Ex : équipement du pulvérisateur de l’exploitation et celui de la CUMA).
Le nouveau cahier des charges HVE pour l’ITEM Fertilisation :
Des points sont obtenus en fonction de la part de l’azote organique apporté par rapport au total de l’azote apporté (organique+minéral). Plus cette part est importante, plus il y a de points. 4 points sont ainsi obtenus si la part dépasse 55%.
Couverture des sols :
L’exploitation doit respecter la durée de couverture réglementaire sur 100% de la surface concernée. Si c’est le cas, des points peuvent être obtenus lorsque le maintien des intercultures longues va au-delà de la réglementation (au-delà de 8 semaines en zone vulnérable). 1 point à 9 semaines et 4 points à 12 semaines.
Le nouveau cahier des charges HVE pour l’ITEM Irrigation :
Les outils tels que le pluviomètre, l’anémomètre, le thermo hygromètre, les bulletins d’informations d’irrigation ne peuvent pas être plus pris en compte pour l « utilisation d’outils de mesure fournissant des données pour la décision ».
Les pratiques agronomiques qui permettent d’économiser la ressource en eau qui seront prises en comptent : TCS, paillage, limitation de la densité de peuplement. Si d’autres pratiques sont ajoutées, l’agriculteur devra prouver leur efficacité (publication technique, variétés enregistrées comme résistantes à la sécheresse…).
✏ Diane Dentinger – Responsable conseil agro-environnement à Cerfrance Vendée
Ce conseil obligatoire doit être fait avant le 1er janvier 2023.
Deux conseils obligatoires en 5 ans par un organisme indépendant
La séparation de la vente et du conseil initiée depuis la loi EGALIM du 1er janvier 2021, ne permet plus aux coopératives et négoces ayant choisies la vente de produits phytopharmaceutiques de réaliser le conseil. Dans ce contexte, le conseil doit être réalisé par un organisme agréé indépendant comme Cerfrance.
Cette loi impose de réaliser un Conseil Stratégique Phytosanitaire (CSP) obligatoire, composé d’un diagnostic de l’exploitation, suivi d’un plan d’action avec pour objectif d’améliorer les pratiques agricoles concernant le recours aux produits phytosanitaires.
Une attestation de Conseil Stratégique Phytosanitaire (CSP) sera obligatoire à partir du 1er janvier 2023 pour le renouvellement du Certiphyto mais aussi en cas de contrôle phytosanitaire sur l’exploitation.
En effet, chaque exploitation doit réaliser deux conseils stratégiques phytosanitaires sur les 5 années de validités du Certiphyto, sachant que le délai entre deux CSP doit être au minimum de 2 ans et de maximum 3 ans.
Cerfrance peut vous accompagner dans cette démarche à caractère obligatoire et vous délivrer l’attestation nécessaire pour repasser votre Certiphyto. Seules exceptions, les exploitations qui sont en agricultures biologiques ou qui possèdent la certification HVE sont exemptés de Conseil Stratégique Phytosanitaire.
Un diagnostic et un plan d’action pour réduire les produits phytosanitaires
La première étape repose sur un diagnostic de l’exploitation, qui permet de rendre compte des pratiques agricoles, notamment sur l’utilisation des produits phytosanitaires avec le calcul des indices de fréquence de traitement (IFT). Ce diagnostic prend en compte l’environnement de l’exploitation (climat, type de sol, matériel, assolement, rotation,) et permet de réaliser ensuite un conseil personnalisé.
La seconde étape, basé sur l’analyse du diagnostic, consiste à élaborer un plan d’action : identifier les leviers d’améliorations, points de vigilance pour garantir la réussite du projet, indicateurs de suivi (IFT). L’objectif final de cette démarche est de réduire l’utilisation et les impacts des produits phytosanitaires sur l’exploitation et l’environnement. Au-delà de l’aspect réglementaire, c’est aussi l’opportunité de revoir son système de cultures et ses pratiques.
Quand réaliser mon conseil stratégique phytosanitaire ?
Le calendrier montre le nombre de CSP à faire avant de renouveler votre certiphyto. Chaque exploitation devra réaliser le premier CSP d’ici 1 an. Cerfrance vous propose de réaliser votre CSP dès maintenant afin d’anticiper et de garantir un prix attractif.
Avant de choisir notre itinéraire de travail du sol, il est important de bien connaitre l’état structural dans les différents horizons. Cela facilite la prise de décision pour remédier à un problème de tassement (correction par un labour, un déchaumage profond, une fissuration ou un décompactage).
La méthode du mini-profil 3D consiste à prélever un bloc de sol avec les palettes d’un chargeur télescopique ou d’un tracteur équipé d’un chargeur frontal afin d’établir par observation un diagnostic de l’état structural du sol en un temps réduit : diagnostiquer l’enracinement, la structure, les horizons de travail, l’activité biologique.
Fissurer pour amener de la porosité dans le sol et la conserver avec l’enracinement des plantes
L’enjeu de la fissuration ou des outils de décompaction est de réduire les zones de compaction, d’éclater les semelles liées aux passages des outils. Ces semelles peuvent survenir avec un labour en conditions humides, mais aussi avec un déchaumeur ou tout autre outil de travail du sol. Une semelle d’outil provoque une rupture de capillarité du sol et une perte de porosité limitant l’enracinement des plantes, la circulation de l’eau et de l’air. Au final cela bride le potentiel de rendement de la plante et la rend plus sensible aux excès et manques d’eau.
Dans les situations de compaction, l’objectif est de travailler au maximum à 5 cm en dessous de la zone de compaction ou de semelle d’outil (labour, déchaumeur). L’idéal est de combiner fissuration et implantation de couvert. En effet, les chevelus racinaires se développent dans les porosités créées et éclatent le sol, ce qui vient renforcer l’action de décompaction. De plus dans les sols fragiles comme les limons battants qui se referment naturellement avec l’action de la pluie, le chevelu racinaire vient occuper les porosités et il forme un treillis qui évite la fermeture des porosités créées par le travail du sol.
Contrairement au décompacteur qui travaille en éclatant le sol et en bouleversant les horizons, les dents du fissurateur soulèvent un matelas de terre de 20 à 40 cm sans retournement et créent un cône de fissuration. Cette action va réoxygéner le sol et lui permettre une meilleure minéralisation. Pour rappel, en dessous de 10% d’oxygène dans le sol, l’azote disponible n’est pas assimilée.
L’ameublissement du sol doit être raisonné au cas par cas grâce à l’observation du sol : c’est une solution de rattrapage après des conditions de récolte difficiles, sur les zones de passage d’engins et un préalable pour préparer ses sols au semis direct ou simplifié en cas de zones compactées (semelle de labour, semelle intermédiaire, tassement de roues…). C’est avant tout grâce à la couverture permanente des sols (Couverts végétaux/Cultures) et à la prévention du tassement (pneus, charge à l’essieu, mais aussi décalage de chantiers lourds) que l’on obtiendra une amélioration durable de la structure du sol.
Recommandations pratiques : choisir le type de dents pour fissurer
Après un travail du sol, il faut observer l’état des mottes crées, si elles sont de type « gamma », c’est-à-dire friable et très poreuses, elles sont favorables à la création d’agrégats biologiques tandis que si elles sont du type « Delta », très anguleuses, ceci est synonyme de tassement et de manque de porosité.
Comparaison entre trois types de dents
(Actisol,Duro…) :
Pointe fuyante travaillant quasiment à plat avec un aileron ou une ailette à la base de la dent. La pointe dans le prolongement de l‘étançon peut favoriser une légère remontée de terre et une petite zone creuse. Le faible écartement entre les dents (35cm) permet par ailleurs un travail régulier.
Dent type « lame courbe ou oblique » avec pointe décalée (Dents « Michel » et « Durou »)
Elle respecte les horizons avec peu de mélange. La fissuration est satisfaisante mais plus prononcée à l’intérieur de la courbe de la dent. On retrouve ainsi une petite zone triangulaire non travaillée à l’extérieur de la courbe de la dent (possibilité de mettre un ergot).
A l’inverse de la dent droite, on retrouve en surface de légères crêtes et le soulèvement est parfois plus prononcé entre les 2 dents centrales. Par ailleurs, il peut y avoir un manque de dégagement entre les dents sur sol encombré.
Dent type « lame à pointe décalée et étançon incliné (dent brevetée « Agrisem ») :
Elle permet une bonne fissuration sans perturbation des horizons et un bon nivellement de surface (le dégagement entre les dents limite les risques de bourrage). Cependant, l’ergonomie de la dent engendre un léger lissage du sol.
L’année 2022 fût marquée par des saisons au climat atypique, impactant les récoltes de céréales à paille en Vendée et en Pays de la Loire.
Céréales : un automne sain avec de grands créneaux de semis possibles
L’automne a été assez favorable aux céréales à paille avec des quantités d’eau suffisantes et des températures assez similaires à 2021. Les semis se sont déroulés dabs de bonnes conditions : sols ressuyés et levée homogène. Ceci a permis de retarder les dates de semis et de limiter les ravageurs d’automne. La pression puceron a été moindre qu’à l’automne 2020. Ceci, notamment du fait des températures moins élevées avec, au final, peu de parcelles touchées (>5%).
Un hiver 2022 doux favorable au tallage et à la minéralisation du sol
L’hiver doux a permis une minéralisation précoce et un tallage important des céréales nécessitant des apports d’azote plus faible en reprise de végétation pour les parcelles les plus tallées. Ceci, afin de limiter le développement excessif des plantes. Ces conditions climatiques douces se sont traduites par une présence de rouille jaune précoce dans les parcelles à partir du mois de février. A partir de cette date, celle-ci a été observée tout le printemps, avec une dynamique de développement variable : faible en février, mars puis très rapide à partir du 15 avril 2022.
Printemps 2022 sec pour les céréales : stress hydrique et pertes de talles
Le printemps globalement sec a compliqué les apports d’azote sur les céréales. La situation s’est aggravée à partir d’avril et mai : le manque d’eau a provoqué des régressions de talles. L’irrigation a permis de limiter les dégâts en blé dur mais aussi en blé tendre. Elle a aussi permis de réaliser les derniers apports d’azote sur les blés. Ce ne fut pas le cas en sols non irrigués, où certains n’ont pu être faits faute de pluie significative.
Au niveau maladie, la pression globale s’est avérée faible. Ceci, avec dans les cas de variétés rustiques et en zones peu arrosée un gain de moins de 5 qtx/ha en positionnant une protection fongicide. Aussi, cette année encore, hors cas de rouilles jaunes, une protection au stade dernière feuille étalée à dose modulée suffisait pour protéger la culture.
Fin de cycle stressante : un rendement final dépendant des pluies
La sécheresse courant juin a continué à diminuer le rendement des céréales avec des grains peu remplis. Le manque d’eau s’est fait sentir en fin de cycle, notamment sur l’orge qui était trop avancée en maturité pour bénéficier des quelques pluies survenues fin mai début juin.
Les rendements des céréales en 2022 en Vendée et Pays de la Loire
Le tableau indique les rendements en céréales et oléo-protéagineux relevés par France Agrimer en juillet 2022.
Les rendements sont légèrement inférieurs à ceux de 2021. Ceci, hormis pour le triticale et le blé dur ou l’on constate des hausses respectives de 2.1 et 4.2% sur la région. Ce sont les orges qui ont été le plus pénalisées par le stress hydrique. Et l’on constate une forte hétérogénéité de rendement. En effet, ils vont de 45-50q pour les parcelles superficielles à plus de 75q pour les parcelles profondes. Les pluies survenues fin mai sont arrivées trop tard pour leur être bénéfique.
Le conseil stratégique phytosanitaire obligatoire démarre dès 2022 pour les agriculteurs renouvelant leur Certiphyto en 2024 et 2026.
Deux conseils stratégiques phytosanitaires obligatoires
Cerfrance Vendée est agréé pour réaliser le conseil stratégique phytosanitaire (CSP) qui sera obligatoire pour chaque exploitation agricole. Seules les exploitations en Agriculture Biologique (AB) ou certifiées Haute Valeur Environnementale (HVE) seront exemptées.
Par ailleurs, la réalisation du CSP est rythmée par le renouvellement du Certiphyto. Chaque exploitation doit réaliser deux CSP sur les 5 ans précédant le renouvellement du Certiphyto, à l’exception des renouvellement prévus en 2024 et 2025 pour lesquels un seul conseil est exigé. Le délai entre chaque CSP est minimum de 2 ans et maximum de 3 ans. Dans le cas d’exploitations ayant plusieurs associés, l’attestation du conseil stratégique phytosanitaire couvre l’ensemble des associés titulaires du Certiphyto.
Un diagnostic et un plan d’action pour réduire les produits phytosanitaires
La première étape repose sur un diagnostic de l’exploitation sur ses pratiques et sur l’utilisation des produits phytosanitaires avec notamment le calcul des indices de fréquence de traitement (IFT). Cela prend en compte l’environnement de l’exploitation (climat, type de sol, matériel, assolement, rotation,…). Ce Diagnostic est à réaliser tous les 6 ans.
Ensuite, la seconde étape, qui est le CSP, consiste à analyser les éléments du diagnostic et à bâtir un plan d’action personnalisé : identifier les leviers d’améliorations, points de vigilance pour garantir la réussite du projet, indicateurs de suivi (IFT). L’objectif final de cette démarche est de réduire l’utilisation et les impacts des produits phytosanitaires sur l’exploitation.
Réaliser mon conseil stratégique phytosanitaire en 2022 ou 2023
Le calendrier ci-dessous donne le déroulement du CSP en fonction de la date du prochain renouvellement du Certiphyto (cases sombres). Aussi, ce conseil est obligatoire pour les renouvellements de Certiphyto à partir de 2024. Les renouvellements de Certiphyto prévus en 2024 et 2026 peuvent dès maintenant réaliser le CSP. De plus, la loi impose à toutes les exploitations la réalisation du premier diagnostic et conseil stratégique phytosanitaire avant le 31 décembre 2023.
Anticipez dès maintenant en vous inscrivant auprès de Cerfrance ICI.