Aides à l’installation : Des nouveautés pour le contrôle des engagements

Aides à l’installation : Des nouveautés pour le contrôle des engagements

Le décret n°2020-131 publié le 17 février 2020 modifie la réglementation sur les conditions de revenu et les déchéances en cas de non-respect des engagements.

Ce qu’il supprime

Le document officiel met fin au critère de revenu lié au type d’installation à respecter à la fin du Plan d’entreprise (4ème année d’installation). Le type d’installation sera contrôlé sur la base de l’attestation MSA.

Par exemple : un jeune agriculteur installé à titre principal n’aura pas à prouver que son revenu disponible agricole est au moins égal à 50% de son revenu professionnel global au cours des quatre années de son plan d’entreprise. Il lui suffira de fournir l’attestation MSA stipulant la forme d’installation effective.

Dans le cas où l’attestation MSA prouve un non-respect de l’engagement sur le type d’installation, une déchéance de la DJA sera appliquée.

Par exemple : Si le jeune devait s’installer à titre principal ou en installation progressive mais que l’attestation mentionne qu’il est chef d’entreprise à titre secondaire, alors il devra rembourser 50% de sa DJA (dotation jeune agriculteur).

Ce qu’il modifie

Outre la modification des déchéances liée au remplacement des conditions de revenu par l’attestation MSA, le décret retire le cumul de déchéances sur les engagements suivants. La perte d’aide se fera uniquement sur le critère le plus pénalisant :

  • Respect du système de production
  • Respect du nombre d’actifs permanents non-salariés sur l’exploitation
  • Respect du programme d’investissement
  • Respect du statut juridique de l’exploitation
  • Respect de la zone d’installation
Sa mise en place

Ces modifications de réglementations concernent uniquement le contrôle de fin de plan des jeunes ayant déposées leur demande à compter du 01/01/2015. Par conséquent, ceux étant installés en 2015 mais ayant déposé leur demande en 2014 ne sont pas concernés et doivent respecter les critères de conditions de revenu.

A noter que le contrôle de fin de plan des dossiers (pour les demandes faites à compter du 01/01/2015) est en cours d’élaboration par l’administration.

Pour toutes demandes ou questions, nous vous invitons à vous rapprocher de votre conseiller Cerfrance.

Les aides de minimis

Les aides de minimis

Parmi les règlements d’encadrement des aides figure la règle de minimis. Connaissez-vous son principe et son effet sur les aides accordées ?

Rappel du fonctionnement de la règle de minimis et des aides nationales qui y sont soumises.

La règle de minimis fait partie des dispositions européennes pour encadrer les aides versées aux entreprises sans l’approbation de la commission européenne, afin de lutter contre la concurrence déloyale entre états membres.  

Pour les aides de faible montant que la commission européenne considère, de ce fait, comme n’étant pas susceptibles de fausser la concurrence, la commission européenne a créé le régime « de minimis ».


Il existe 4 régimes d’aides « de minimis » différents, selon l’activité de l’entreprise :

  • aides « de minimis agricole », seuil de 20 000 €
  • aides « de minimis entreprise », seuil de 200 000 € ou 100 000 € (transport)
  • aides « de minimis pêche », seuil de 30 000 €
  • aides « de minimis pour les entreprises fournissant de services d’intérêt économique général « , seuil de 500 000 €
Le règlement de « minimis agricole »

Il prévoit que :

  •  le montant total des aides « de minimis » octroyées à une même exploitation ne peut excéder 20 000 € (relèvement du plafond de 15 000 € à 20 000 € depuis le 14 mars 2019) ;
  • le montant cumulé des aides se vérifie sur la période des trois derniers exercices fiscaux (exercice en cours et 2 précédents), par rapport à la date à laquelle l’aide est octroyée, quelle que soit la date du versement de cette aide.
  • la transparence GAEC s’applique

D’une manière générale, le périmètre des aides relevant du régime « de minimis agricole » peut prendre différentes formes :

  • les fonds d’allègement des charges (FAC) ;
  • les aides à la trésorerie, prêts de trésorerie et prêts bonifiés par FranceAgriMer ;
  • les prises en charge de cotisations sociales par la MSA
  • les crédits d’impôts : en faveur de l’agriculture biologique, en faveur du remplacement temporaire de l’exploitant agricole (congés).
  • le remboursement partiel de taxe intérieure de consommation des produits énergétiques (TIC/TICGN) pour le gaz naturel et le fioul lourd (le GNR n’est pas concerné).
  • les aides spécifiques viticoles versées par FranceAgriMer (ne concerne pas les mesures de l’organisation commune de marché vitivinicole) ;
  • les aides versées par les collectivités territoriales.

La liste est longue et évolutive puisqu’il s’agit de toute aide non approuvée par la commission européenne.

Vos obligations en tant qu’exploitant :

A chaque nouvelle demande d’aide relevant du régime « de minimis agricole », il vous est demandé de fournir une attestation dans laquelle vous devez lister les aides relevant du régime « de minimis » attribuées au cours des 3 derniers exercices fiscaux.

Il convient de conserver les courriers de notification qui vous ont été adressés, dans lesquels figure le montant de l’aide octroyé.

PAC 2020_Malgré la météo, n’oubliez pas les obligations pour vos cultures !

PAC 2020_Malgré la météo, n’oubliez pas les obligations pour vos cultures !

Ce début d’année 2020 a été, tout comme fin 2019, synonyme de pluie. Malgré toutes les contraintes engendrées, ces aléas climatiques ne font pas disparaitre le respect de la réglementation PAC.

La météo de ces dernier mois a impacté la majorité des exploitations sur le territoire vendéen. L’excès d’eau à provoquer des maladies, des destructions dans les cultures voire une impossibilité totale de semer. Néanmoins, des points majeurs sont à prendre en compte pour la PAC 2020 :

  • La présence de culture sur les parcelles
  • La diversité des cultures

La présence de culture sur les parcelles

Plusieurs cas sont relevés :

  • La surface est totalement nue (pas de semis, plantes qui n’ont pas levé, plantes détruites) ou une partie des plantes ont levé mais la surface majoritaire est nue. Dans ces conditions, la parcelle n’est pas éligible aux aides PAC.

Deux solutions pour l’agriculteur :

  • Semer avant la déclaration PAC 2020 afin d’avoir un couvert admissible et conserver l’aide PAC
  • Laisser la surface nue. Dans ce cas, elle sera à déclarer en tant que SNE (surface non exploitée) à la PAC et l’agriculteur ne percevra pas d’aide sur cette parcelle
  • La surface a été semée mais il est constaté des petites zones nues minoritaires au sein de la parcelle. L’aide découplée PAC est maintenue.

Pour les agriculteurs demandant les aides couplées (semences, légumineuses fourragères, protéagineux, etc.) ou l’aide Agriculture Biologique-MAEC, il est conseillé de contacter la DDTM afin de vérifier l’éligibilité des parcelles.

Il est conseillé de semer les surfaces nues. C’est de la responsabilité de l’agriculteur d’identifier dans quel cas il se trouve et de faire le nécessaire.

La diversité des cultures

Ce critère de la PAC consiste à ce que la culture principale ne dépasse pas 75% de la surface totale. Et les deux cultures principales ne dépassent pas 95% de la surface totale.

Quelques rappels :

  • Les prairies permanentes ne sont pas comptabilisées dans la surface totale
  • Sont considérés comme une seule culture :
    • Tous les maïs (semences, doux, ensilage, grain)
    • Le blé dur et le blé tendre
    • Toutes les surfaces en herbe temporaire sauf si elle est concernée par la production de semence ou si c’est une légumineuse fourragère
    • Toutes les jachères
  • Sont considérés comme différente culture :
    • Les cultures d’hiver et les cultures de printemps
    • Le blé et l’épeautre
    • Les cultures mélangées comptent pour autant de culture si elles ne sont pas destinées à la production d’herbe ou de fourrage et si elles n’ont pas d’espèce commune
  • Certaines exploitations peuvent être en dérogation partielle (les surfaces entre 10ha et 30ha doivent avoir deux cultures différentes dont la première représentant moins de 75% de la surface totale, les exploitations en Agriculture biologique partielle, etc.) ou en dérogation totale (surface inférieure à 10ha, exploitation en Agriculture biologique totale, exploitation avec plus de 75% de surface dédiée à la production d’herbe, etc.).
PAC 2020 : quelles suites pou les MAEC en Vendée

PAC 2020 : quelles suites pou les MAEC en Vendée

Les agriculteurs ayant engagé des Mesures Agro-Environnementales et Climatiques en 2015 (arrêt en mai 2020) vont pouvoir bénéficier d’une prolongation de contrat sous certaines conditions.

Cette année annonce la fin des contrats MAEC signés en 2015. En parallèle, les négociations sont lancées pour la création de la nouvelle PAC.  Dans l’attente de cette nouvelle programmation, les services responsables des Mesures Agro-environnementales et climatiques ont étudié et validé l’ouverture de nouveaux contrats.

Contractualisation 2020

Les agriculteurs situés sur les zones MAEC ont plusieurs possibilités :

  • Prolonger leur précédent contrat à l’identique avec le même niveau de mesure, la même surface engagée et un cahier des charges identiques. Note concernant les MAEC Système : les MAEC Maintien et  les MAEC Evolution pourront être prolongé en MAEC Maintien.
  • S’engager sur une nouvelle période de 5 ans sur de nouvelles parcelles

Ces démarches sont basées sur le volontariat. Il est possible de ne pas resouscrire.

La prolongation d’un an et l’engagement sur 5 ans constituent des contrats à part entière. Par conséquent, le non-respect du cahier des charges n’impacterait pas le contrat passé 2015-2020. En revanche, les contrôles pourront avoir lieu au cours du contrat et jusqu’à 4 ans après sa fin.

L’enveloppe budgétaire impose à l’administration de prioriser les demandes. Suivant la zone et le type de MAEC concerné, la prolongation d’un an et l’engagement sur 5 ans seront en priorité 1 ou 2.

Quelle démarche ?

Pour se réengager dans une MAEC, il faut contacter la Chambre d’agriculture de Vendée (02 51 36 82 22) ou le Syndicat de Marais concerné. Ils proposeront soit :

  • Un rendez-vous individuel
  • Un rendez-vous collectif (à destination des agriculteurs souhaitant reconduire à l’identique)

L’objectif étant de contractualiser pour la déclaration PAC 2020, les agriculteurs intéressés doivent se faire connaitre au plus vite.

Quelques conditions à respecter

  • Avoir un chargement minimum

Pour calculer le chargement : Nombre UGB annuel moyen du 15/05/n-1 au 16/05/n

  • Engager au moins 60% des prairies permanentes présentes sur le Marais (Breton/Poitevin)
  • Les prairies permanentes de l’exploitation doivent représenter au minimum 5% de la SAU totale
Produire sa propre électricité : c’est déjà possible

Produire sa propre électricité : c’est déjà possible

De plus en plus on parle d’autoconsommation électrique. Ce qui pouvait sembler utopique il y a encore 2 ans, est d’actualité dès aujourd’hui. Il est nécessaire de bien dimensionner son installation et d’éviter quelques pièges. La démarche est très simple.

Comment ça marche ?

L’autoconsommation peut fonctionner avec de nombreuses énergies (petites éoliennes …), mais le plus simple est de le faire avec des panneaux photovoltaïques. L’installation est branchée à du compteur de consommation électrique. Pour cela il faut disposer d’un compteur dit intelligent qui compte dans les deux sens : consommation de la fourniture issue du réseau (ENEDIS), production fournie au réseau en cas d’excédent. Les compteurs de puissance supérieure à 36 Kva, en général le permettent, les LINKY aussi.

Les pouvoirs publics ont publié l’arrêté tarifaire qui permet l’autoconsommation avec vente de surplus le 9 mai 2017. Ils ont aussi fait évoluer le droit, à plusieurs reprises depuis 2017, pour sécuriser juridiquement cette pratique.

L’autoconsommation et la production d’excédent

Potentiellement la production dépasse la consommation à certains moments de la journée. La production excédentaire est donc injectée sur le réseau. L’autoconsommation ne peut pas être totale, sauf si on bride l’installation pour ne pas produire quand il n’y a pas de consommation.

Les pièges à éviter

L’autoconsommation et la production excédentaire, peuvent varier dans la semaine (Week-end / jours de semaine), ou selon les saisons, en fonction des évolutions de productions et de consommations de l’entreprise. Il n’y a pas de solution standard. Il faut bien mesurer les courbes de consommation pour connaître son gisement d’économie.

Les gains se font sur les consommations évitées. Il est donc primordial, de mesurer le coût / kwh économisé. Cela dépend de la facture. Les fournisseurs n’ont pas tous la même structure de coût : abonnement fixe / coût variable, prix selon la plage horaire … Le coût unitaire peut se situer dans une fourchette de 8 à 13 cts €/kwh selon votre situation.

De nombreuses grandes surfaces commerciales se sont équipées d’ombrières de parking. L’intérêt économique semble donc à portée de main. Cependant dans vos entreprises le gisement d’économie reste modeste, par rapport à ces activités. Il est donc plutôt souhaitable de rechercher un investissement bien ajusté, et à ne pas rechercher à tout prix la performance technique qui s’accompagne de coût d’investissement et de fonctionnement plus élevés.

Les clés de la réussite : bien connaître sa consommation, déterminer son prix d’électricité, ajuster le projet à la bonne dimension, intégrer les évolutions futures dans la réflexion.

Cerfrance Vendée vous propose un tour d’horizon sur le contexte de l’énergie, sur la production photovoltaïque, la méthanisation et la réduction des consommations.