Directive nitrate : réalisation d’un reliquat post-récolte

Directive nitrate : réalisation d’un reliquat post-récolte

Le 6ème programme d’action régional de la directive nitrate impose depuis l’année dernière la réalisation d’un reliquat post-récolte pour les parcellaires bénéficiant de la dérogation à l’implantation d’une couverture hivernale des sols. Une analyse par exploitation suffit.

Sont concernés par ce reliquat post-récolte :

  • Ilots culturaux nécessitant un travail du sol avant le 15 novembre et où le taux d’argile est strictement supérieur à 37%. C’est le cas du Marais Poitevin et du Marais Breton.
  • Ilots destinées à une culture porte-graine à « petites » graines », nécessitant un travail du sol avant le 15 novembre en vue de la bonne installation de la culture porte-graine
  • Ilots culturaux faisant l’objet d’un contrat dans la zone Natura 2000 « ZPS Plaine Calcaire du Sud Vendée » dans le cas d’un maintien des chaumes en interculture.

L’analyse de reliquat post-récolte est donc à réaliser sur une parcelle qui aura un sol nu cet hiver (quel que soit le point de dérogation concerné), avant tout travail du sol et sur un horizon 0-30 cm à minima.

Les résultats d’analyse sont à conserver avec le plan de fumure, en cas de contrôle.

Le reliquat post-récolte est également une mesure qui doit se réaliser dans certains cas sur des parcelles en monocultures de maïs. En cas de trois cultures successives, il est laissé au choix selon la DN6, soit l’implantation d’une CIPAN sous couvert du 3ème maïs, soit une analyse de reliquat post-récolte par tranche de 10ha de surfaces en monoculture afin d’adapter la fertilisation de la culture suivante. La feuille de résultats de cette analyse post-récolte est à conserver dans le cahier d’enregistrement.

Nos conseillers Cerfrance accompagnent les agriculteurs pour réaliser les reliquats post récolte.

Vous êtes intéressé ? Cliquez ICI


Pour toutes questions, contactez Diane DENTINGER 06.60.57.62.11

Une filière Volailles de chair qui doit s’adapter aux nouveaux modes de consommation

Une filière Volailles de chair qui doit s’adapter aux nouveaux modes de consommation

La consommation de volailles dans le mode progresse toujours et les indicateurs sont aux verts. En France, les opérateurs doivent faire face à des enjeux importants avec des modes de consommation qui évoluent très vite, une pression sociétale qui entraîne une hausse des coûts de revient dans les élevages et une forte concurrence étrangère. Le confinement a eu aussi des effets très importants sur la consommation de volailles festives.

Stabilité dans les volumes de production en 2019 sauf en canard de chair

  • Le niveau d’abattage en volaille de chair a baissé de 1.9 % en 2019/ 2018 avec  -2 % en poulet, – 4.3 % en canard gras et – 3.8 % en Dinde
  • Les tendances se poursuivent sur les 4 premiers mois de 2020 avec une baisse globale de 2.1 % avec une forte baisse de la production de canard de chair (-12 %) et de pintade ( -10 %). En dinde, la production repart doucement avec + 1.5 %.
  • Les mises en place augmentent en poulet avec + 4 % dans un contexte assez porteur mais continuent leurs fortes baisses en canard ( – 11 %) et pintades (-27 %)

Une hausse globale de la consommation en 2019 tirée par la RHD

La consommation globale de volaille a progressé de 1.7 % en 2019 avec une légère baisse sur les achats des ménages et une hausse de la consommation en RHD. Cette tendance s’est bien sur inversée pendant la période de confinement et on ne sait pas encore si elle aura un impact durable sur les habitudes de consommation. La part de poulet entier  (PAC) continue de chuter fortement.

En 2019, la hausse de consommation est équivalente à la hausse des importations ce qui montre que recentrer la consommation vers de la volaille française est un objectif difficile à atteindre. Les dernières tendances 2020 montrent une baisse de  volaille importée (-11.5 % sur les 12 derniers mois) avec une part dans le volume consommé qui baisse mais reste à plus de 40 %.

Un impact du confinement très fort sur certaines productions

La fermeture des restaurants et l’arrêt des repas de famille dans presque toute l’Europe a entrainé une chute très importante de la consommation en volailles festives : canards, pintade, pigeons, cailles. Les producteurs de volailles démarrés sont aussi en difficultés avec l’arrêt de certains marchés ou jardinerie. La consommation de poulet s’est maintenue avec une réorganisation nécessaire des filières et quelques soucis dans l’équilibre matière. Le COVID a eu aussi un impact sur l’organisation des filières mais il y a eu peu de retard dans l’enlèvement des volailles en général.

Bien-être Animal : une pression de plus en plus forte

De nombreux distributeurs commencent à communiquer sur le BCC (Better Chicken Commitment). Ce cahier des charges initié par des organisations de défenses des animaux en 2017 est basé sur des croissances plus lentes, une diminution de la densité et de la lumière naturelle. L’ITAVI a estimé que ce cahier des charges peut entrainer une hausse des coûts de production de + 27 % en élevage et + 10 % en abattoir (modification des méthodes).

De son côté, l’ANVOL (Nouvelle interprofession regroupant toutes les filières volailles) a un plan ambitieux avec 50 % de volailles en 2025 avec accès à parcours et/ ou lumière naturelle, une limitation des importations de protéines végétales et une réduction des antibiotiques. Elle demande en contrepartie des aides financières conséquentes à l’investissement et l’étiquetage obligatoire pour indiquer la provenance. Les intentions récentes du gouvernement vont dans le sens de relocaliser la production française  mais quels seront les moyens mis en œuvre pour atteindre cet objectif ?

Les consommateurs sont-ils prêts à payer le prix de la volaille française ?

Les enquêtes post-confinement montrent que les Français en grande majorité et surtout les plus jeunes veulent consommer plus local et plus responsable mais quel sera l’arbitrage dans un contexte économique plus difficile. Le facteur prix restera important et surtout en consommation hors domicile qui prend une part de plus en plus grande. LDC a annoncé qu’il suspendait pour le moment son projet d’abattoir à Châteaulin (29) qui était prévu pour reconquérir le marché intérieur de la RHD mais il investira dans un abattoir neuf à Bignan (56). Les opérateurs souhaitent dans un premier temps stabiliser le niveau de l’import et s’adapter à l’évolution du marché de consommation.

Evolution des marges brutes des éleveurs en Vendée

Seules les marges canards baissent en 2019 en raison de l’allongement des vides sanitaires. Le critère de MB / m² est calculé uniquement sur les surfaces en canard et ne prend pas en compte les mises en place de poulet dans les bâtiments canard avec une marge / m² moins élevée. Les marges dindes progressent de 4 € / m² en 3 ans avec une amélioration technique globale. La marge moyenne Poulet est très stable depuis 5 ans mais elle cache de grande disparité entre les éleveurs.

Les marges poulets bio se tassent de 5 € / m² en 2 ans dans un contexte plus tendu au niveau de l’équilibre offre demande. Les marges poulets label sont stables.

Evolution de l’EBE / UTH et des investissements

L’EBE est stable avec une hausse des annuités en lien avec les investissements d’où un tassement du revenu disponible qui passe de 21 500 € / UTH en 2018 à 19 700 € / UTH en 2019. Les écarts de revenu disponible sont très importants avec 16 % en revenu négatif et  31 % à plus de 30 000 € / UTH.

Le niveau d’investissement / UTH reste le plus important de toutes les productions agricole en 2019 en lien avec des bâtiments neufs. Les aides des opérateurs, les aides PCAE et le besoin de renouvellement du parc ont dopé les investissements. Depuis quelques mois, les opérateurs sont plus prudents dans le développement dans l’attente d’indicateurs plus clairs sur l’évolution des marchés.

Eric EGRON – Conseiller spécialisé – Cerfrance Vendée

PCAE Elevage – Le 2nd appel à projet est ouvert !

PCAE Elevage – Le 2nd appel à projet est ouvert !

Vous pouvez, depuis le 4 juin, présenter un dossier de demande de financement pour vos projets de modernisation des productions agricoles (partie élevage), et ce jusqu’au 28 août 2020.

Le Plan de Compétitivité et d’Adaptation des Exploitations Agricoles a pour objectif de soutenir les agriculteurs dans leurs investissements pour l’amélioration de leur exploitation. La demande de subvention doit mettre en avant un projet rentrant dans l’un des 3 grands thèmes suivants :

  • Développer les performances économiques
  • Favoriser la préservation de l’environnement
  • Améliorer les conditions de travail

Les travaux concernés sont divers :

  • Modernisation des bâtiments
  • Développement d’une démarche agro écologique
  • Amélioration de la performance énergétique
  • Amélioration de la qualité des produits
  • Valorisation des liens entre produits et territoires.

L’ensemble des documents nécessaires sont disponibles sur le site du Conseil Régional des Pays de la Loire.

Lors de la conception du dossier, veillez à ne pas signer de devis/bon de commande ou débuter les travaux. Toute dépense effectuée avant la date de réception inscrite sur l’accusé de réception ne sera pas éligible.

L’agriculture biologique : tendances économiques et étapes pour la conversion

L’agriculture biologique : tendances économiques et étapes pour la conversion

Il existe une vraie dynamique dans les conversions à l’agriculture biologique en Vendée, constatée et accompagnée à Cerfrance Vendée. Pour l’agriculteur qui rentre dans cette démarche, l’évolution de son système de production est d’abord une réflexion vers un changement en profondeur. Chaque projet est différent et nécessite d’être anticipé et préparé.

Les conversions bio se poursuivent en 2019 dans l’ensemble des productions

Le nombre de fermes bio à Cerfrance Vendée est en augmentation continue avec une évolution de +20% par rapport à 2018. Les systèmes de production concernés sont d’une grande diversité, comme le montre la répartition ci-dessous des adhérents bio de Cerfrance Vendée.

Les estimations régionales faites par la CAB* confirment que la dynamique de conversion bio perdure pour la 3e année consécutive (chiffres des conversions réalisées entre le 15 mai 2018 et le 15 mai 2019). On y retrouve également l’hétérogénéité des productions en Pays de Loire, avec d’autres filières bien représentées telles que les fruits & légumes et la viticulture.

Estimations 2019 des nouvelles conversions bio en Pays de la Loire (source CAB) :

*CAB : Coordination Agrobiologique des Pays de la Loire

La conversion Bio est une transition à préparer

Des questions essentielles se posent avant d’entamer la démarche de conversion :
  • Quelles sont les raisons de cette évolution, pourquoi ce passage en bio ?
  • Quels changements cela va entraîner sur le système et sur les personnes ? Notamment en ce qui concerne le cahier des charges, le contexte filière, le temps de travail nécessaire… 
  • Quelle est la prise de risque ? Quels sont les freins actuels ou les difficultés à venir?
  • Quelles sont les étapes d’une telle démarche ? Où trouver les réponses ?
  • A quelle date démarrer sa conversion ?
  • Quel type de conversion choisir (simultanée ou non), dans le cas d’une activité laitière ?

Répondre à ces interrogations peut demander du temps ; mais cette réflexion est indispensable pour mûrir et affiner son projet au mieux.

L’agriculteur trouve une grande partie des réponses dans les échanges entre producteurs d’une part, et dans les appuis des partenaires d’autre part. On peut souligner des moments clefs : rencontre entre pairs, visites de fermes, portes ouvertes, formations, diagnostic personnalisé, étude technico-économique prévisionnelle… Ceux-ci permettent également de lever certains freins psychologiques.

Pendant la phase de conversion, le système évolue de façon plus ou moins importante, en fonction de la situation de départ et des choix réalisés :

C’est notamment le cas en productions végétales et fourragères, ainsi que dans la mise en place du pâturage.

Les appuis techniques sont nécessaires, tout comme les échanges entre producteurs qui permettent de se réassurer. En effet, les repères technico-économiques changent! On peut citer quelques exemples en référence :

  • En production bovine laitière, le rendement laitier moyen bio 2019 est de 5 800 litres/vache ; alors qu’il est à 7 500 litres/vache en système conventionnel (données Cerfrance Vendée).
  • En céréales, le rendement moyen bio 2019 en blé tendre (majoritairement en association avec pois et/ou féverole) est de 33 q/ha pour un repère à 73 q/ha en production conventionnelle.  De même en maïs bio irrigué avec un rendement 2019 moyen de 70 qx/ha, alors qu’on se situe à 95 q/ha en système conventionnel (données Cerfrance Vendée).

D’un point de vue financier, les investissements liés à cette démarche sont généralement limités (bineuse, herse étrille, faucheuse, clôtures, abreuvement…) et des subventions permettent d’en limiter l’impact (notamment PCAE). Mais la gestion de la trésorerie reste l’un des principaux points de vigilance pendant la phase de conversion Bio !

L’aspect main d’œuvre est également à prendre en compte; les impacts sur le temps et l’organisation du travail pouvant être conséquents.

Christelle Guichard, Conseillère Bio à Cerfrance Vendée