Un marché du porc très perturbé en 2020 avec des éleveurs qui restent prudents

Un marché du porc très perturbé en 2020 avec des éleveurs qui restent prudents

Le marché du porc en 2020 a été marqué par un paradoxe : des fondamentaux favorables à des prix élevés en raison de la demande chinoise mais des multiples perturbations qui aboutissent à des évolutions contradictoires. Dans ce contexte, le revenu 2020 va permettre de consolider les trésoreries mais de nombreuses interrogations restent posées sur l’avenir de la filière porc en France lorsque la Chine aura retrouvé son potentiel de production.  Le risque lié à l’épidémie de fièvre porcine reste très présent et les bases de consommation en France sont globalement à la baisse. Le système de fixation des prix par le Marché du Porc Breton interroge dans un contexte très concurrentiel ou beaucoup d’opérateurs français essaient de chercher une différentiation de leur produit.

Chute des prix en 2020 et printemps difficile dans un contexte COVID et Peste Porcine :

Suite à une année 2019 très positive boostée par la demande en Chine, l’année 2020 a été plus contrastée. L’orientation de la France à l’export est moins marquée que nos voisins européens, les grèves de début d’année et les cas de COVID dans les abattoirs européens ont fortement perturbé les flux. La consommation de charcuterie en France a progressé en GMS pendant le confinement mais cette hausse  a été gommée par les pertes des marchés en RHD.  En juillet 2020, la consommation totale sur 12 mois avait reculé de 2.8 % par rapport à la même période en 2019. La période de confinement a été favorable à la consommation de produit frais à mijoter et les GMS ont dû se réorganiser avec la fermeture des produits à la coupe et plus de vente en drive.

Le choc provoqué par l’apparition le 10 septembre d’un foyer de Fièvre Porcine Africaine sur des sangliers en Allemagne a ébranlé le marché européen. Les prix allemands ont décroché immédiatement de 20 centimes, suivis par les prix danois et belges. La production de l’Allemagne destinée à l’export est redirigée en partie sur le marché européen.

Seule l’Espagne, dont la production est en croissance continue, semble capable de tirer profit des difficultés allemandes en exportant davantage vers la Chine.

Partout en Europe, des décisions de plus en plus restrictives sont prises comme l’application de couvre-feux où la fermeture de restaurants. Cela crée une incertitude croissante sur les marchés.

Un bon niveau de marge brute par truie pour les clôtures de septembre 2020

Le prix payé (Prix de Base + Plus-Value) sur 12 mois pour les clôtures de septembre 2020 atteint 1.66 € soit + 0.11 ct / 2019. Dans un contexte d’amélioration technique et un prix d’aliment plutôt stable, la marge brute est proche de 1 300 € / truie pour les NE en Vendée.

La hausse / 2019 est de l’ordre de 300 € / truie soit 45 000 € pour un élevage de 150 truies NE.

Le prix payé s’établit environ 0.27 €/kg au-dessus du coût de revient moyen ce qui va permettre de consolider les trésoreries après une période 2015-2018 plus difficile.

Quels enjeux pour la filière demain ?
  •  Loi Egalim, quelle application ?

La mise en place de la loi a été perturbée par un niveau de cours plus soutenu. Les salaisonniers ont eu des difficultés pour répercuter les hausses des matières premières sur les produits vendus en GMS.

  •  Importation

La France ne représente que 5 % de l’exportation d’U.E. vers les pays tiers. L’augmentation de l’export vers la chine ne doit faire oublier que la France importe 560 000 T de viande de Porc (dont 300 000 T d’Espagne et 100 000 T d’Allemagne). Le solde commercial est positif en volume mais déficitaire en valeur avec l’importation de jambon. Les prix européens élevés renforcent aussi la santé financière de nos concurrents européens avec des modèles plus intégrés en Espagne par exemple.

  • Une différenciation des débouchés

Les opérateurs locaux ont mis en place des signes de qualité afin de se différencier par rapport à un marché standard très concurrentiel. L’affichage de la provenance des viandes sur les produits transformés et RHD sera un atout pour mieux mettre en avant la viande de porc française.

Quelles perspectives pour les éleveurs en 2020 ?

Sur les 6 premiers mois de 2020, le nombre de truies en Europe progresse de 1.2 % tirée par l’Espagne (+ 3 %) et la Pologne (+ 6 %). La productivité augmente chaque année ce qui laisse présager une augmentation de la production totale en U.E. Ces chiffres ne prennent pas en compte les effets éventuels sur la production de l’apparition de la Peste Porcine en Allemagne. Le nombre de truie en France est stable a – 0.2 %.

La question à moyen terme pour les éleveurs est d’investir ou pas dans leur élevage pour les moderniser et de préparer la vente de leur exploitation pour certains.  Certains éleveurs qui n’envisagent pas sereinement les perspectives de marché préfèrent cesser leur production avant l’âge de la retraite et même sans repreneur. Pour d’autre, c’est l’occasion d’investir pour se préparer aux enjeux de demain (bien-être animal, génétique, énergie) et/ ou d’être dans la recherche de plus-values par de la différentiation (Porcs sur paille, Parcours, sans OGM, Omega 3, males entiers,  bio ….).

L’avis de l’expert Cerfrance Vendée : Eric EGRON
Jeunes Agriculteurs installés en fin de Plan d’Entreprise

Jeunes Agriculteurs installés en fin de Plan d’Entreprise

Au terme de leur plan d’entreprise (PE), les jeunes agriculteurs bénéficiant des aides à l’installation sont soumis à un contrôle global. La première vague de jeunes concernée par cette nouvelle procédure a dû déposer leur dossier avant le 31/10/2020.

Aides à l’installation : Fin des engagements et déchéances

Les jeunes agriculteurs installés à compter du 1er janvier 2015, qui ont bénéficié des aides à l’installation et ayant terminé leur quatrième année d’installation ont l’obligation de réaliser le contrôle administratif dans les délais fournis par l’administration sous peine de déchéance de la DJA.

En quoi le contrôle consiste ?
Le contrôle de fin de plan d’entreprise se déroule au terme des quatre premières années d’installation. Il a pour objectif de vérifier la cohérence entre le prévisionnel et le réalisé. Il se déroule comme suit :
– Le JA reçoit un email de la Chambre d’agriculture de Vendée 1 mois avant la fin de ses engagements. Celui-ci contient les documents à compléter, la liste des documents à fournir et la date limite de dépôt.
– Le JA doit transmettre son dossier dans les 4 mois suivant la réception du mail à la DDTM.
– Après accusé de réception, la DDTM renvoie le dossier à la chambre d’agriculture pour instruction. Il y a un délai de 2 mois entre la date de réception par la DDTM et l’instruction.
– Dans le cas où le dossier est complet, la chambre d’agriculture renvoie le dossier à la DDTM qui transfère à l’ASP pour mise en paiement.
– Si le dossier est incomplet, la chambre informe le JA qui aura 15 jours pour rectifier/mettre à jour les informations et renvoyer à la chambre d’agriculture.
Pour les JA installés en 2015 et pendant le 1er trimestre 2016, les délais sont adaptés du fait de la parution tardive des textes nationaux.

Quels sont les documents à compléter ?
Le jeune doit remplir les documents suivant en se basant sur son plan d’entreprise, les éventuels avenants réalisés et les quatre derniers résultats comptables :
– Formulaire de demande de versement du solde de la DJA
– Fiche de synthèse comptable
– Fiche de déclaration pour le contrôle de fin de PE
Il devra également fournir les pièces justificatives demandées.
Pour remplir ses documents, le jeune peut solliciter son conseiller chambre et/ou son centre comptable.

Quelles sont les engagements à respecter ?
Afin de faciliter la réalisation des contrôles, l’administration a simplifié certains critères :
– Respect de la condition de revenu disponible agricole et respect des conditions liées à la forme d’installation choisie : ces critères sont vérifiés via l’attestation d’affiliation MSA
– Respect du programme d’investissement : contrôle global sur les 4 années du PE sans distinction des types d’investissements.

Le contrôle de fin de PE vérifie également les engagements suivant :

Etre chef d’exploitation pendant 4 ans
– Avoir fait les travaux de mise en conformité et satisfaire aux normes d’hygiène et de bien-être animal
– Dans le cas d’une installation progressive, avoir obtenu le diplôme de la capacité professionnelle dans les 3 ans à compter de la date d’octroi
– Se conformer aux obligations de vérifications et de contrôles du PE
– Avoir une comptabilité aux normes durant les 4 années du PE
– Avoir un projet conforme au PE :
o Respect du système de production : effectifs animaux et SAU ne variant pas de plus ou moins 50% ; respect de la nature des productions
o Respect du nombre d’actifs
o Respect du programme d’investissement (montant prévu ne variant pas de plus ou moins 50%)
o Respect du statut juridique
o Respect de la zone d’installation
– Respect des conditions liées aux modulations de la DJA
– Respect des conditions liées à la forme d’installation choisie

Quelles conséquences si le jeune n’a pas respecter ses engagements ?

Si le jeune n’a pas respecté ses engagements, alors sa Dotation Jeune Agriculteur peut être remise en cause. La déchéance peut être partielle ou totale suivant la/les engagements non respectés.
Par exemple :
– Non-respect du nombre d’actifs : déchéance de 20%
– Refus de contrôle : déchéance de 100% additionné d’une sanction de 10%

Afin de s’assurer du bon déroulement de son plan d’entreprise, il est conseillé de faire un point avant la fin des quatre ans et, si nécessaire, de faire un avenant. Cette régularisation pourra éviter une éventuelle déchéance.

Paiement PAC 2020 : le calendrier

Paiement PAC 2020 : le calendrier

Les acomptes de 70% du premier pilier et de 85% du second pilier des aides PAC 2020 ont commencé à être versés aux agriculteurs le 16 octobre 2020.

Qui est concerné ?

Tous les agriculteurs sont concernés par cette avance dans le cas où leur dossier est instruit et validé.

Quelles avances pour quelles aides ?

Un acompte de 70% pour :
– les DPB
– le paiement vert (versement de l’acompte au terme de la période de présence des Surfaces d’Intérêt Ecologique)
– le paiement redistributif : 48.20€/ha (sur les 52 premiers hectares avec application de la transparence GAEC)
– l’aide jeune agriculteur : 65.19€/ droit activé (dans la limite des 34 premiers DPB activés)
– les aides animales :
o ovins : 19€/animal primé + 2€/ animal primé pour les 500 premières brebis + 6€/animal primé pour les nouveaux producteurs
o caprins : 15.40€/ animal primé
o ABA : 166€/ animal primé de 1 à 50, puis 121€ de 51 à 99 et 62€ de 100 à 139.
o ABL : 38€/ animal primé
Les éleveurs recevront l’avance uniquement si la Période de Détention Obligatoire est terminée.

Une avance de 85% est également en place pour l’aide ICHN.

Je n’ai pas reçu l’avance, pourquoi ?

Les agriculteurs n’ayant pas reçu d’avance au 16 octobre ont soit :
– un dossier incomplet en attente des documents complémentaires
– un dossier avec contrôle administratif/sur place non clôturé
– un dossier avec un transfert de DPB en cours d’instruction

Quand recevrons-nous le solde et les autres aides ?

Les soldes des aides découplées, ovines et caprines se feront fin décembre. Le paiement des autres soldes et aides se feront :
– janvier 2021 : aides bovines
– février 2021 :
o aides couplées végétales
o aide à l’assurance récolte
– mars 2021 :
o aide aux veaux sous la mère et bio
o MAEC et Agriculture Biologique

Glyphosate : un changement des usages progressif

Glyphosate : un changement des usages progressif

L’usage du glyphosate est désormais restreint aux situations où il n’est pas substituable à court terme.

Dans le cadre du plan de sortie du glyphosate engagé par le gouvernement, l’Anses a lancé une évaluation des alternatives non chimiques à cet herbicide dont les résultats ont été rendus publics le 9 octobre 2020.

L’usage de la substance est dorénavant restreint aux situations où le glyphosate n’est pas substituable à court terme. Ces restrictions sont désormais prises en compte par l’Anses pour délivrer les autorisations de mise sur le marché des produits à base de glyphosate. Concernant les grandes cultures (céréales, colza, tournesol, maïs…) les conclusions de l’évaluation sont les suivantes :

  • Interdiction d’utilisation du glyphosate lorsque la parcelle a été labourée entre deux cultures ;
  • Utilisation autorisée dans les situations de luttes obligatoires réglementées (situations non précisées pour l’instant) ;
  • Restriction de la dose annuelle maximale autorisée à 1080 g par an et par hectare, soit une réduction de 60 % par rapport à la dose maximale actuellement autorisée.

Les conclusions de cette évaluation comparative sont désormais prises en compte par l’Anses pour renouveler ou délivrer les autorisations de mise sur le marché (AMM) des produits à base de glyphosate. Pour les produits dont l’AMM est renouvelée, les restrictions d’usage seront mises en application dans un délai de six mois.

Cette situation va restreindre progressivement les usages du glyphosate au rythme du renouvellement des AMM des produits contenant cet herbicide. Soyez vigilant, lisez bien les étiquettes produits dans les mois à venir.

Aide à l’achat de matériels pour produits phytosanitaires

Aide à l’achat de matériels pour produits phytosanitaires

France Agri Mer met en place un programme d’aide destiné à accompagner l’achat de matériels d’application de produits phytosanitaires. Une enveloppe de 30 millions d’euros est dédiée à ce dispositif. Les demandes ne pourront recevoir une suite favorable au-delà de ce montant de crédits disponibles.

Les matériels éligibles correspondent :

  • Aux buses permettant de réduire la dérive
  • Aux équipements d’application permettant de réduire la dérive de pulvérisation
  • A certains équipements de substitution à l’usage de produits phytosanitaires(bineuse, écimeuse, broyeur, guidage, houe rotative, herse étrille…)

Le montant de l’aide :

Le montant minimal des dépenses dans la demande d’aide est fixé à 500€ et le plafond à 40 000€ HT.

Le taux d’aide varie entre 30 et 40% du coût HT des investissement selon le type d’équipement demandé (système de point).

Les nouveaux installées ou les jeunes agriculteurs peuvent se voir attribué une majoration d’aide, dans le cas où il possède au moins 20% du capital social.

Il en est de même pour les demandes portées par des CUMAs.

Dans quel délai faire une demande :

Dépôt du 29 juillet 2020 jusqu’au 31 décembre 2020, et dans la limite des crédits disponibles.

Pour qui :

  • Personnes physiques exerçant une activité agricole
  • GAEC, EARL, SCEA
  • CUMA
  • Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE)

Comment :

Procédure de demande, cliquez ICI.

Plus d’informations (documents à fournir et liste du matériel éligible) ICI.