Une filière volailles face à 2 virus et une flambée des matières premières.

La filière Volailles a dû faire face en 2020 à deux épidémies majeures, le COVID et la grippe Aviaire qui ont eu des conséquences importantes sur la demande et l’offre. En ce début d’année 2021, la hausse de près de 20 % du coût de l’aliment a des effets sur les coûts de production et pèse sur les négociations des abattoirs avec les GMS.

Volailles : une année 2020 perturbée

La difficulté des filières de volailles festives (canard barbarie, Pintades) a entraîné une baisse des abattages de 1,6% en 2020.

Les achats à domicile ont fortement progressé sur certains produits pendant les périodes de confinement mais n’a pas compensé la réduction des achats en Restauration Hors Domicile.

Les nombreux foyers dans le sud-Ouest d’influenza aviaire ont entrainé l’abattage de près de 2 Millions de volailles. L’impact fort du virus cet hiver a relancé le débat sur le confinement des animaux et les modes de production.

Le niveau d’exportation a fortement chuté en 2020 (-14.1 %). Le niveau d’importation a aussi baissé (de  4.1 %) avec une demande réduite sur les produits en RHD mais une pression forte sur les prix des opérateurs polonais. Le déficit commercial se creuse alors que le contexte aurait pu être plus porteur pour une consommation locale.

Quelques éléments de résultats des éleveurs de volailles vendéens

Marges brute / m² en Volailles standard (Source CERFRANCE 85)

Les marges poulets sont stables en 2020 avec un niveau de rotation correct. Les marges canards sont en baisse en lien avec une forte baisse des rotations en 2020. Certains producteurs de canards ont mis en place des poulets dans leur bâtiments avec des niveaux de marge / m² moins élevés.

Marge brutes / m² en label et en Bio (Source CERFRANCE 85)

Les marges bio se tassent de 5 € / m² en 2 ans dans un contexte plus tendu au niveau de l’équilibre offre demande avec la mise en route de nombreux bâtiments. Les marges label sont stables avec des niveaux de rotation corrects pour les opérateurs vendéens.

Les niveaux d’investissement / UTH reste important mais avec moins de projets de bâtiments neufs et un niveau de rénovation encore important (lumière naturelle, isolation)

Les enjeux de la filière volailles pour 2021

Le coût alimentaire progresse de 20 % / 2019. Le challenge est de répercuter ces hausses des charges auprès des distributeurs dans un contexte de pression forte des opérateurs étrangers et en particulier polonais.

La propagation du virus de la grippe Aviaire semble enfin s’atténuer mais les pouvoirs publics et l’interprofession doivent trouver des réponses.

La fermeture des restaurants et la diminution des repas festif continuent de pénaliser la vente de canards, pintades, pigeons.  Il n’y a pas de visibilité sur le marché en 2021.

La pression des associations pour la défense du bien-être animal ne faiblit pas et certaines demandes entrent en contradiction avec la pression sanitaire. Des efforts importants ont été réalisés (lumière naturelle, réduction des densités, parcours). Il est important de communiquer sur ces avancées et de pouvoir répercuter l’augmentation des coûts de production.

La filière est de plus organisée et regroupée autour d’un produit volaille qui a de nombreux atouts au niveau des prix, de la praticité et de la diététique. La consommation de volailles reste stable globalement depuis plusieurs années. Le principal enjeu pour la filière reste de pouvoir rémunérer correctement les éleveurs français dans un contexte de fortes augmentations du coût de production et d’évolution des demandes sociétales.

Eric EGRON (CERFRANCE 85)

Rédigé par notre Expert Cerfrance ✏️