La publication de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) publiée en début d’année a envoyé des messages contradictoires aux potentiels porteurs de projets d’unités de méthanisation. Elle a suscité des propositions d’évolution de tarifs de la part de la filière récemment.

Les acteurs du gaz naturel poussent au biométhane

Pour les grands acteurs gaziers (GRDF, Engie …) le développement de sites de production de biométhane est stratégiquement important. Ils ont donc mis les moyens pour capter ce potentiel. Pour injecter du biométhane, il faut épurer le biogaz sur place avant de l’injecter dans le réseau. Faut-il être proche du réseau de gaz naturel ? Par les réductions de coûts de raccordement, et le dynamisme de GRDF les solutions sont plus nombreuses. Ce frein initial est donc moins fort.

La cogénération à la ferme a encore des atouts

L’épuration du biogaz demande des moyens importants qui renchérissent les coûts. Cela conduit à élever le seuil minimal du gisement méthanogène, et donc globalement à augmenter le niveau d’investissement initial. Avec un niveau de gisement moins élevé, la cogénération est plus accessible.

Le signal de la PPE : se préparer à terme à la raréfaction des soutiens

La PPE réaffirme les atouts du biométhane justifiant de maintenir un soutien public. Mais les pouvoirs publics ne veulent pas connaître les emballements qu’ils ont connus sur le soutien en tarifs d’achat pour la filière photovoltaïque au début des années 2010. Ils annoncent donc une trajectoire de limitation des tarifs de soutien en biométhane, comme ils l’ont déjà fait en cogénération. Tout cela est concomitant à la baisse des subventions disponibles par projet, d’autant plus que le nombre de projets est toujours plus important.

La filière propose une trajectoire de baisse de prix plus raisonnable

Elle envisage plutôt une baisse progressive des tarifs de 2 % par an, qui permette à l’ensemble des acteurs de s’adapter à la nouvelle donne.

Travailler les fondamentaux

Bien que les soutiens soient moins fermes, il faut continuer à étudier en profondeur son projet :

  • explorer avec précision son gisement
  • évaluer les conséquences sur vos exploitations
  • décider du partage de la valeur ajoutée entre les acteurs, selon que vous soyez sur un projet basé sur une ou deux exploitations, ou sur un plus grand groupe
  • peser tous les choix des process
  • bien caler son financement : banques, investisseurs externes ou non, autofinancements … ; et ne surtout pas oublier la période délicate de construction, montée en charge, et consolidation de la première année de fonctionnement

La méthanisation est un projet à forte rentabilité s’il est bien pensé. Cela demande du temps de réflexion et de l’implication dans la construction du projet. Cerfrance Vendée et ses conseillers spécialisés en Energie peuvent vous accompagner dans cette démarche à valeur ajoutée.

Rédigé par notre Expert Cerfrance ✏️