Une filière volailles dans l’attente d’un retour à la normale sur le front des virus mais qui observe la hausse du coût alimentaire.
La grippe aviaire et le COVID 19 ont eu un impact très important sur la production et le marché de la volaille. Cependant, les perspectives d’un retour progressif à une situation plus normale sont en vue.
Toutefois, la forte hausse du coût alimentaire fragilise la filière qui peine à répercuter la hausse auprès des consommateurs dans un contexte économique fragile.
La Pologne fortement impacté par la grippe aviaire
Suite au confinement dans toute l’Europe, la Pologne a écoulé des stocks de poulets à des prix très bas et a pesé fortement sur le marché. Le Brexit a aussi pénalisé récemment le marché polonais. L’impact très important de la grippe aviaire en Pologne a permis de limiter leur offre et a réduit la pression à court terme.
Le niveau d’importation de volaille par la France a progressé de 5.1 % sur les trois premiers mois de 2021 en volume mais a baissé de 5.1 % en valeur en lien avec la baisse des prix. L’importation en provenance de Pologne a progressé de 23.3 % en volume.
Un niveau de consommation assez stable en ce début d’année pour la filière volailles
Après une année 2020 fortement perturbé par les confinements, le début d’année 2020 a été marqué par une stabilité de la consommation au domicile en France (+ 0.6 %). Le poulet a une bonne dynamique à + 2.3 %. Toutefois, la baisse est très marquée en canard en lien avec une manque de disponibilité suite au abattage massif dans le sud de la France.
Baisse des abattages en France en ce début 2021
Le volume abattu en France baisse de 3 % malgré une hausse de 1 % du poulet. La baisse est toujours très importante en canards barbarie (-10.2 %), canards gras (- 34.6 %) et pintades (- 20.7 %) avec un effet grippe aviaire très marqué suite aux abattages dans le sud de la France. Les mises en place ont aussi été perturbées par un problème d’approvisionnement en canetons. Ceci, suite à l’abattage de lot de reproductrices. La profession espère un retour à une situation normale au niveau des volumes pour le deuxième semestre 2021 en lien avec la mise en place de la vaccination COVID et la reprise de la production dans le sud de la France.
Flambée du coût alimentaire pour la filière volailles
La hausse du coût de l’aliment en Volailles est de l’ordre de + 25 % par rapport à 2020. La contractualisation est forte en volailles et les éleveurs sont peu impactés à court terme par ces hausses. On peut craindre une baisse des contrats si les opérateurs n’arrivent à répercuter ces hausses sur les acheteurs. Le contexte économique et la pression des prix de la volaille importée jouent sur les négociations et sur l’application de la loi EGALIM.
Quelques éléments de résultats des éleveurs vendéens
Les marges poulets sont stables en 2020 avec un niveau de rotation correct mais assez variable selon les opérateurs. Les marges canards sont en baisse en lien avec une forte baisse des rotations en 2020.
Les marges bio se tassent en 2020 de 5 € / m² en 2 ans dans un contexte plus tendu au niveau de l’équilibre offre demande avec la mise en route de nombreux bâtiments. Les marges label sont stables avec des niveaux de rotation corrects pour les opérateurs vendéens.
Les niveaux d’investissement / UTH reste important mais avec moins de projets de bâtiments neufs et un niveau de rénovation encore important (lumière naturelle, isolation).
Flambée du coût alimentaire pour la filière volailles
La variation du coût de l’aliment en Volailles est de l’ordre de + 25 % par rapport à 2020. La contractualisation est forte en volailles et les éleveurs sont peu impactés à court terme. Cependant, on peut craindre une diminution des marges si les opérateurs n’arrivent à répercuter ces hausses sur les acheteurs. Le contexte économique et la pression des prix de la volaille importée jouent sur les négociations et sur l’application de la loi EGALIM.
Flambée du coût de l’énergie et des bâtiments
La hausse du gaz représente aussi un enjeu important pour les éleveurs. Mais certains contrats sont indexés sur les prix du gaz.
Au niveau des futurs investissements, la hausse des coûts de bâtiment peut atteindre 20 % par rapport à 2020. Ceci baisse fortement la rentabilité des projets de bâtiments avec le niveau de marge actuel. Ces coûts sont aussi majorés par la mise en place des fenêtres, de parcours ou de préau pour certaines productions.
La filière est confiante dans son organisation et dans la reconnaissance des produits français par les consommateurs. Mais la forte hausse des coûts de production freine le développement et l’investissement. La reprise des anciens bâtiments est aussi un enjeu fort en particuliers en volailles standards. Ceci, avec une image du métier d’éleveur qui s’est dégradée.
✏ Eric Egron – Conseiller spécialisé Volailles à Cerfrance Vendée
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