Il existe une vraie dynamique dans les conversions à l’agriculture biologique en Vendée, constatée et accompagnée à Cerfrance Vendée. Pour l’agriculteur qui rentre dans cette démarche, l’évolution de son système de production est d’abord une réflexion vers un changement en profondeur. Chaque projet est différent et nécessite d’être anticipé et préparé.
Les conversions bio se poursuivent en 2019 dans l’ensemble des productions
Le nombre de fermes bio à Cerfrance Vendée est en augmentation continue avec une évolution de +20% par rapport à 2018. Les systèmes de production concernés sont d’une grande diversité, comme le montre la répartition ci-dessous des adhérents bio de Cerfrance Vendée.
Les estimations régionales faites par la CAB* confirment que la dynamique de conversion bio perdure pour la 3e année consécutive (chiffres des conversions réalisées entre le 15 mai 2018 et le 15 mai 2019). On y retrouve également l’hétérogénéité des productions en Pays de Loire, avec d’autres filières bien représentées telles que les fruits & légumes et la viticulture.
Estimations 2019 des nouvelles conversions bio en Pays de la Loire (source CAB) :
*CAB : Coordination Agrobiologique des Pays de la Loire
La conversion Bio est une transition à préparer
Des questions essentielles se posent avant d’entamer la démarche de conversion :
- Quelles sont les raisons de cette évolution, pourquoi ce passage en bio ?
- Quels changements cela va entraîner sur le système et sur les personnes ? Notamment en ce qui concerne le cahier des charges, le contexte filière, le temps de travail nécessaire…
- Quelle est la prise de risque ? Quels sont les freins actuels ou les difficultés à venir?
- Quelles sont les étapes d’une telle démarche ? Où trouver les réponses ?
- A quelle date démarrer sa conversion ?
- Quel type de conversion choisir (simultanée ou non), dans le cas d’une activité laitière ?
Répondre à ces interrogations peut demander du temps ; mais cette réflexion est indispensable pour mûrir et affiner son projet au mieux.
L’agriculteur trouve une grande partie des réponses dans les échanges entre producteurs d’une part, et dans les appuis des partenaires d’autre part. On peut souligner des moments clefs : rencontre entre pairs, visites de fermes, portes ouvertes, formations, diagnostic personnalisé, étude technico-économique prévisionnelle… Ceux-ci permettent également de lever certains freins psychologiques.
Pendant la phase de conversion, le système évolue de façon plus ou moins importante, en fonction de la situation de départ et des choix réalisés :
C’est notamment le cas en productions végétales et fourragères, ainsi que dans la mise en place du pâturage.
Les appuis techniques sont nécessaires, tout comme les échanges entre producteurs qui permettent de se réassurer. En effet, les repères technico-économiques changent! On peut citer quelques exemples en référence :
- En production bovine laitière, le rendement laitier moyen bio 2019 est de 5 800 litres/vache ; alors qu’il est à 7 500 litres/vache en système conventionnel (données Cerfrance Vendée).
- En céréales, le rendement moyen bio 2019 en blé tendre (majoritairement en association avec pois et/ou féverole) est de 33 q/ha pour un repère à 73 q/ha en production conventionnelle. De même en maïs bio irrigué avec un rendement 2019 moyen de 70 qx/ha, alors qu’on se situe à 95 q/ha en système conventionnel (données Cerfrance Vendée).
D’un point de vue financier, les investissements liés à cette démarche sont généralement limités (bineuse, herse étrille, faucheuse, clôtures, abreuvement…) et des subventions permettent d’en limiter l’impact (notamment PCAE). Mais la gestion de la trésorerie reste l’un des principaux points de vigilance pendant la phase de conversion Bio !
L’aspect main d’œuvre est également à prendre en compte; les impacts sur le temps et l’organisation du travail pouvant être conséquents.
Christelle Guichard, Conseillère Bio à Cerfrance Vendée