L’exploitation moyenne spécialisée
L’année 2013 a été marquée dans notre région par un hiver et un printemps froids et humides : les conditions d’implantation ont été difficiles et des parcelles ont pu être resemées en cultures de printemps. La chaleur estivale et le temps sec ont permis de récolter les céréales à paille et le colza dans de bonnes conditions, mais elles ont impacté négativement les rendements en maïs grain. Aussi les rendements moyens en céréales et en oléagineux sont en baisse par rapport à 2012, et se situent au mieux dans la moyenne décennale.
Le résultat par actif familial est en diminution : il s’affiche en moyenne à 38 300 €, soit moins 15 000 € en un an. Toutefois, il reste au niveau de sa moyenne quinquennale.
Cotation du blé rendu Rouen
Au niveau mondial, les récoltes 2013 de céréales et d’oléagineux sont exceptionnelles : les blés de la Mer Noire et de Roumanie concurrencent les blés français sur les marchés du Maghreb et du proche Orient, d’autant plus que la qualité des blés français (taux de protéines) n’est pas au rendez vous. En fin d’année, les exports russes se tarissent et la demande reste ferme (Maghreb, Asie) permettant aux blés français de retrouver une seconde dynamique. En maïs, la récolte américaine recouvre son niveau d’avant la sécheresse 2012 et vient s’ajouter aux bonnes récoltes en Amérique du Sud et en Ukraine, d’où une chute plus prononcée des cours du maïs. Enfin, les récoltes record de colza et de tournesol entrainent un recul très marqué des cours des deux oléagineux dès le printemps.
En parallèle, certaines charges sont en hausse : c’est le cas des intrants, des travaux par tiers, du prix des carburants, et des cotisations sociales des exploitants (dont le calcul est basé sur les bons revenus des années précédentes).
Quelques cultures au crible
Les marges brutes par hectare à la récolte 2013 sont en net recul : de moins 39 % en blé à moins 52 % en colza. La chute des prix de vente se conjugue avec la baisse des rendements :
moins 40 à moins 55 € par tonne sur le prix de vente des céréales et moins 110 à moins 130 € par tonne en oléagineux,
moins 5 à moins 10 qx par hectare en céréales et moins 4 à moins 5 qx par hectare en oléagineux.
De plus, les charges d’intrants sont en hausse de 20 à 30 € par hectare selon les cultures.
La récolte 2014 s’annonce importante en volume. La production mondiale de blé est attendue à nouveau à près de 700 Mt grâce aux bonnes conditions climatiques dans l’hémisphère Nord. En maïs, sauf accident climatique cet été aux Etats Unis, le bilan mondial devrait être lourd et peser sur l’ensemble des cours des céréales. Aussi, l’orientation baissière de ce printemps devrait se confirmer à la récolte. Les craintes liées à l’apparition du phénomène El Nino dans l’hémisphère Sud pourrait limiter la baisse des prix, mais plutôt dans un second temps. Enfin, l’évolution du marché mondial restera très dépendante du dynamisme de la demande, en particulier chinoise (évolution de ses stocks, politique vis-à-vis des cultures OGM américaines, etc.) et des éventuels soubresauts du conflit ukrainien.
Dans ce contexte d’une nouvelle baisse des prix de vente, et d’une érosion des aides PAC, la connaissance du coût de revient de ses cultures est indispensable pour analyser la structuration de ses coûts et leur évolution possible.
Nous souhaiterions savoir si vos graphique sont constitués avec les chiffres du bio ou non car nous devons faire un exposé sur l’agriculture bio et intensive. Merci de votre réponse.
mlle FAGNOT ET WAGNER